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Faux pas

Mercredi 19 Mars 2014 - 0:54

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Alors qu’elle vient de subir sur son flanc est un revers historique avec le rattachement de la Crimée à la Russie, qui annonce peut-être une implosion pure et simple de l’Ukraine, l’Union européenne commet une deuxième et plus dramatique erreur. Incapables de s’entendre pour tenir la promesse qu’elle avait faite aux pays africains de contribuer à la force internationale qui doit se déployer en Centrafrique afin d’y ramener la paix, ses ministres des Affaires étrangères n’ont pas réussi, lundi, à se mettre d’accord sur le nombre et la nationalité des soldats qui viendront épauler la Misca et la Sangaris. Ils ont projeté une nouvelle fois de l’Europe l’image d’une communauté floue, vague, sans réelles convictions et, ce qui est plus grave encore, sans projet politique.

Le fait est d’autant plus grave que dans moins de deux semaines se tiendra à Bruxelles un sommet Afrique-France censé mettre sur pied un nouveau partenariat entre les deux continents. Ce sommet réunira à Bruxelles, deux jours durant, quelque soixante-dix chefs d’État qui devront mettre à jour les accords de coopération existants et, surtout, donner un contenu concret à la Déclaration de Lisbonne, adoptée en décembre 2007, dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle n’a guère donné de résultats probants. Il est évident que si d’ici là les vingt-huit continuent à discourir sans rien faire pour accompagner l’Afrique centrale dans sa longue marche vers la paix ils susciteront une réprobation politique qui pénalisera fortement leurs intérêts.

À ce stade de la réflexion et avant qu’il soit trop tard, nous ne saurions trop conseiller aux dirigeants européens de se procurer une copie de l’article qui ouvre le prochain numéro de la revue Géopolitique africaine-African Geopolitics. Sous le titre très explicite « Afrique-Europe : pour un partenariat adapté aux réalités du vingt et unième siècle », le président Denis Sassou-N’Guesso y démontre en effet pourquoi « l’Afrique a besoin de l’Europe tout comme l’Europe a besoin de l’Afrique ». Il y dessine également les grands traits de ce que pourrait et devrait être un véritable partenariat entre les deux continents. Avec un appel à la raison ainsi formulé : « Il nous semble important de prendre dès à présent la mesure des défis à relever et de faire preuve d’un grand pragmatisme dans la recherche de solutions adaptées. » À lire et à méditer !

Les Dépêches de Brazzaville

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