Fédération des entreprises du Congo : divorce consommé entre Albert Yuma et les miniers

Samedi 17 Mars 2018 - 15:15

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 La principale représentation du monde des affaires en RDC vit sa plus importante crise avec le départ des sept principales compagnies minières qui produisent plus de 85 % du cuivre, du cobalt et de l’or du pays.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans un communiqué officiel, sept compagnies minières ont déploré le fait de n'avoir pas été suffissamment soutenues par la Fédération des entreprises du Congo (FEC) lors de leur fronde, notamment par son président national, Albert Yuma Mulimbi, sans le citer nommément. Cela a conduit, on le sait, à la promulgation du Code minier revisé, quoique contesté. En effet, lors des échanges de voeux en janvier dernier, le président de la FEC avait exprimé clairement son total appui à la révision de ce texte qui datait de 2002, au motif qu'il desservait l'Etat congolais et la Générale des carrières et des mines (Gécamines).

Aussi les compagnies Randgold (anglo-sud-africaine), AngloGold Ashanti (sud-africaine), Glencore (suisse), Ivanhoe (canadienne), Zijin mining, MMG et China molybdenum (chinoises) ont-elles décidé tout simplement de démissionner de la FEC, l'accusant « de ne pas représenter leurs intérêts de manière adéquate ». Le patron de la FEC et président du Conseil d’administration de la Gécamines, Albert Yuma Mulimbi, est critiqué pour s’être aligné ouvertement sur les positions officielles, au grand mécontentement des entreprises minières privées. L’on se rappelle l’une de ses dernières sorties médiatiques où il critiquait la part ridicule de la société d’Etat, quatre-vingt-huit millions de dollars américains, alors que les entreprises internationales ont réalisé un chiffre d’affaires de 2,6 milliards de dollars au cours de la même période (2016).

L’absence de soutien de la principale organisation patronale dont les prises de position ont influencé considérablement les politiques publiques depuis des lustres, a fragilisé la ligne de défense des frondeurs. Pour autant, les sept principaux producteurs entendent poursuivre les discussions après la promulgation de la loi. Elles ont demandé un rendez-vous au ministre des Mines, dans le cadre des concertations promises par la présidence de la République pour une éventuelle étude approfondie au cas par cas. Il s’agit de convenir d’un programme de concertation avec le groupe de travail du gouvernement de la République. L'on apprend qu’une liste de propositions a été remise au ministre des Mines pour enclencher les prochains pourparlers qui seront visiblement sans grands enjeux réels. Mais aucune date n’est fixée à ce jour pour une éventuelle rencontre.

Dans leurs arguments d’attaque, les sociétés minières accordent un net intérêt sur la clause de stabilité qui prévoyait le maintien des taxes à leur niveau initial sur une durée de dix ans. Cette stabilité, soutiennent-elles, a contribué largement à l’injection de plus de dix milliards de dollars américains et la création de plus de vingt mille emplois permanents. Pour les miniers, la question relative à l’intensification de la production nationale devrait être liée au problème de disponibilité de l’électricité plutôt qu’à une simple loi. Le débat promet d’être très chaud en raison de la détermination affichée par les miniers.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Laurent Essolomwa

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