Fermeture du Musée Dapper : Gabriel Kinsa évoque ses souvenirs de la salle de spectacle

Samedi 20 Mai 2017 - 14:43

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A la suite de l’annonce de la fermeture définitive du Musée Dapper, Gabriel Kinsa, en acteur des lieux, revient sur la salle où il s’est le plus souvent produit à Paris

Gabriel KinsaRappelons que ce lieu d’échanges pour diverses cultures, logé dans la rue Paul Valery à Paris 16ème et, jouxtant l’ambassade du Congo en France, avait pour but premier de « promouvoir les arts traditionnels de l’Afrique subsaharienne » ; telle était la mission définie par Michel Leveau lorsqu’il créa la Fondation Dapper en 1983. Son évolution devenant indispensable, le bâtiment de la rue Paul Valéry ne se trouve, à l’heure actuelle, plus en correspondance avec ses besoins et ne sera donc plus exploité à partir du 18 juin 2017, date de fin de l’exposition « chefs-d’œuvre d’Afrique ».

Témoignage de Gabriel Kinsa, artiste comédien

Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Quand avez-vous donné votre premier spectacle au Musée Dapper ?

Gabriel Kinsa (GK) : C’était en janvier 1988 : 29 ans déjà ; que le temps passe vite ! J’avais été contacté par Jean-Baptiste Tiémélé, artiste ivoirien, pour une recommandation auprès de Christiane Falgayrettes-Leveau, Présidente du Musée Dapper. L’essai, considéré concluant, a permis une incroyable collaboration de 29 ans. Ma programmation a été appréciée progressivement. Elle s’est diffusée rapidement de « bouche à oreille », puis par la presse écrite avec « libération », « le quotidien », « le monde », « le figaro », ou télévisuellement avec « Fr3 », devenu aujourd’hui France 3.

LDB : Comment analysez-vous les raisons de cette fermeture ?

GK : A en croire sa présidente, il faut admettre que, après plus de trente ans, l’environnement et l’offre culturelle se sont transformés et il était temps, pour les gestionnaires de cet espace, de s’adapter. Partant de ce constat, loin de la faire renoncer à agir, Christiane Falgayrettes-Leveau se dit prête à relever d’autres défis, notamment celui d’être à nouveau le précurseur dans le soutien des arts de l’Afrique d’hier et d’aujourd’hui de façon différente. La Fondation Dapper aura plus de flexibilité pour réaliser des projets ambitieux nécessitant d’investir de plus vastes espaces.

LDB : Quels sont les souvenirs de vos prestations au Musée Dapper ?

GK : Le Musée Dapper a marqué l’histoire de ma carrière de conteur et se trouve désormais étroitement associé à mon image de comédien. Dans cet amphithéâtre, mes souvenirs se mêlent, liés tout à la fois à l’accueil chaleureux du public et à l’inspiration qui m’a permis d’imaginer de nouvelles créations. C’est de ce lieu particulier que j’ai écrit « Les mystères de Zala Zoba », dont le texte a été repris et diffusé dans les ouvrages scolaires de France et de Navarre. Je me souviens également, malgré la modeste capacité de l’auditorium de 200 places, qu’il m’est arrivé de me produire à guichets fermés, la file d’attente débordant jusqu’aux abords du croisement de la rue Paul Valery et de l’avenue Victor Hugo. Ce lieu culturel a été pour moi un tremplin pour ma carrière en tant que conteur avant de monter sur d’autres scènes, dont celle du Musée Quai Branly Jacques Chirac. Oui, je garde un souvenir ému qui demeurera éternel de cette salle mythique parisienne où j’ai vécu des scènes de liesse communicatives transportant le public à travers l’écosystème du Bassin du Congo.

Propos recueillis par Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Gabriel Kinsa Crédit photo : Olivier Thibaud

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