Fesnag : Anne Gizenga prête à aller conforter les populations de l’Est

Mercredi 26 Mars 2014 - 16:26

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Les villes de Bukavu et de Goma abriteront du 19 au 26 juillet la quatrième édition du Festival national de Gungu (Fesnag).

C’est ce qu’a annoncé récemment à la presse son initiatrice, Anne Gizenga Mbuba, qui tient à la pérennisation de cette activité culturelle de haute portée nationale. Après les premières expériences fructueuses enregistrées à Kindu au Maniema en 2010, à Kinshasa en 2011 et il y a de cela une année à Lubumbashi, le Fesnag entend scruter cette fois-ci de nouveaux horizons pour mieux asseoir son label. C’est non sans raison qu’Anne Gizenga le présente comme « une activité nationale, voire internationale ayant largement dépassé le cadre de son éclosion ». Les deux provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ont été choisies, d’après Anne Gizenga, « pour saluer et soutenir la paix retrouvée grâce aux efforts des Fardc sous le commandement du chef de l’État Joseph Kabila Kabange ». À travers ce festival, il s’agira de consoler les fils et filles de l’Est du pays longtemps embrigadés dans une guerre d’usure dont ils étaient loin de maîtriser les tenants et les aboutissants.  

Au-delà de ses racines de Gungu dans la province du Bandundu, le Fesnag tend à se muer en un patrimoine commun et tous les Congolais ont le devoir de s’en approprier. « Les bénéfices du Fesnag en faveur de la population sont multiples. Ils sont culturels pour autant qu’il favorise la cohésion et la cohabitation pacifiques entre nos populations. Ils sont économiques pour autant qu’il soutient le tissus économique du milieu d’accueil », explique d’emblée Anne Gizenga. Les motivations qui sous-tendent le Festival national de Gungu reposent essentiellement sur la volonté sans cesse renouvelée de consolider la paix, de promouvoir la cohésion nationale et de lutter contre la violence faite à la femme par la culture. Il s’agit ici, comme l’indique l’épouse du patriarche Antoine Gizenga, de booster la culture traditionnelle du pays et, par ricochet, entretenir le vivre-ensemble collectif. Loin de se laisser submerger par les difficultés de parcours inhérentes à toute organisation du genre, Anne Gizenga croit en ce qu’elle fait et veut impliquer les Congolaises de toutes les couches sociales.

Mon avantage au Fesnag, dit-elle, « c’est d’avoir inscrit le nom de la femme dans le livre d’or de la culture traditionnelle comme promotrice et guide de cette action ». En fait, le Fesnag tient à ce que la femme prenne une part active au chapitre de la vie à côté de son pendant masculin après avoir subi les travers de la colonisation et des coutumes ancestrales rétrogrades. Le Fesnag pousse ainsi la gent féminine à l’excellence et au travail en vue de sa participation à l’effort de reconstruction nationale à côté de l’homme. « Mwasi mwasi kaka nzoto te, mwasi mwasi mutu mpe misala » (entendez : la femme, c’est plus la jugeote et le travail que le seul atout corporel), ainsi se résume le credo du Fesnag qui vise l’éveil de conscience de la femme en général et de la congolaise en particulier.              

 

 

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Anne Gizenga, promotrice du Fesnag