Fespaco : Ouagadougou fait son cinéma sous haute surveillance

Samedi 25 Février 2017 - 8:04

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La 25e édition de la grande fête du 7e art africain s’ouvre ce samedi avec en toile de fond des inquiétudes sur la sécurité. Environ 200 films et des milliers de projections souvent en plein air ou dans des lieux insolites sont attendus des spectateurs

Du 25 février au 4 mars 2017, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou présentera quelque 164 films de tous formats en compétition, dont 20 longs métrages, pour la récompense suprême, l'Etalon d'or de Yennenga. Une cinquantaine de films seront aussi présentés hors compétition. Depuis 1969, date de sa création, le Fespaco, devenu une biennale en 1979, regroupe chaque année impaire tous les professionnels du 7e art africain et de sa diaspora lors d'une manifestation qui attire pendant dix jours (jusqu'au 4 mars) plus de 100.000 spectateurs heureux de côtoyer acteurs et réalisateurs.

Comme à chaque édition, les organisateurs doivent faire preuve de trésors d'imagination pour assurer les projections et animations en dehors de la salle principale du Fespaco (1.200 places) et des six autres salles retenues : cinémas ambulants dans les quartiers, galerie marchande, écoles, villages voisins de Ouagadougou...

Cette manifestation populaire atypique avec une concentration de personnes à des endroits prévisibles et une dispersion géographique est un casse-tête sécuritaire alors que le pays fait l'objet de menaces de groupes jihadistes depuis 2015. Ainsi, outre 1,2 milliard de francs CFA (2 millions d'euros) de budget financé par l'État, le gouvernement a assuré qu'un effort particulier était fait sur la sécurité, sans vouloir divulguer les effectifs de forces de l'ordre qui seront déployés.

18e Mica

« Toutes les dispositions ont été prises pour la sécurité des festivaliers même si le risque zéro n'existe pas », explique le commissaire Paul Sondo, responsable de la sécurité. « Le Salon international de l'artisanat de Ouagadougou (Siao, en octobre et novembre derniers), a été une expérience réussie en matière de sécurité et nous allons maintenir la cadence en essayant d'améliorer », a-t-il poursuivi.  On indique de source sécuritaire que les contrôles des salles et dans tous les espaces dédiés au Fespaco seront renforcés. L'armée sera sollicitée.

L'insécurité et le jihadisme sont d'ailleurs présents dans plusieurs films présentés au Fespaco qui avait notamment accueilli le film « Timbuktu » en 2015. « Il y a une évolution certaine dans le cinéma africain avec une variété de thèmes abordés selon les générations de cinéastes, selon les pays, selon les différentes politiques de production ou de développement cinématographique dans les différents pays », déclare à l'AFP le délégué général du Fespaco, Ardiouma Soma. L'émergence du numérique et ses coûts moindres permettent de faire davantage de films. « Le Fespaco est devenu un espace de la connaissance du continent africain », conclut-il.

Les vingt longs métrages en lice pour succéder à « Fièvres » du Marocain Hicham Ayouch sont issus de quatorze pays d'Afrique et de la Guadeloupe (Antilles françaises). L'Afrique de l'Ouest, avec sept pays et dix films, est la plus représentée. Le réalisateur et dirigeant du 7e art marocain Nour-Eddine Saïl présidera le jury dans lequel siégeront de grands noms du cinéma et de la littérature d'Afrique et de la diaspora. En marge du Fespaco se tiendra la 18e Mica, la bourse de programmes audiovisuels africains et sur l'Afrique. Une centaine de films devraient attirer producteurs, distributeurs, diffuseurs et porteurs de projets. Le chanteur de reggae ivoirien, Alpha Blondy, sera samedi la grande attraction de la cérémonie d'ouverture.

 

Awa LK avec AFP

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