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Festival Écrans Noirs de Yaoundé

Lundi 21 Juillet 2014 - 9:38

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La 18ème édition du Festival Ecrans Noirs se tient depuis le 19 et prendra fin  le 26 juillet  prochain au Palais des congrès de  Yaoundé.

Arrivé à maturité, l’on peut reconnaitre qu’il constitue désormais  un véritable réservoir de sons et couleurs d’Afrique et offre également une rampe à la créativité cinématographique.

Cette année, Ecrans noirs 2014 c’est avant tout la célébration des cinémas nigérian et marocain, avec la présence annoncée de l’une des actrices les mieux payées de Nolywood, Geneviève Nnaji, les cinéastes marocains, dont la productrice Rachida Saadi, les réalisateurs Salma Bargach, Mohammed Abderrahman Tazi, Hassan Benjelloun, Daoud Oulad Sayed, le critique Mohammed Bakrim, et l'acteur Imad Fejaj.

Le thème retenu pour cette édition tourne autour de ces deux pays :

« Cinéma, art, commerce, industrie. Les cas marocain et nigérian. Quel choix pour l’Afrique centrale ? » Un thème qui fera par ailleurs l’objet d’un colloque durant l’événement.

L’exemple de Nollywood au Nigeria pourrait s’avérer comme une voie, dans un contexte socioculturel où les africains sont éparpillés entre des séries produites essentiellement au Brésil, et des feuilletons américains en perte de vitesse. Selon certaines sources, l’industrie cinématographique nigériane avec plus de 15 000 films  produits ces quinze dernières années représente plus de 1,2% du PIB du pays, avec un investissement de plus de 30 milliards de francs CFA, ne faut-il pas s’en inspirer ?

 De son côté, le cinéma marocain a fêté son Cinquantenaire en 2008, il faut savoir que son premier long métrage remonte à 1958 et fait partie des ‘’plus grandes réussites » du cinéma en Afrique, avec un système de financement confondant fonds publics et  grosses maisons de production qui devrait servir d’exemple pour l’Afrique centrale.

En guise d’ouverture du festival, la comédie du réalisateur marocain Mohamed Abderahmane Tazi : «A la recherche du mari de ma femme » a été projetée pour le plus grand bonheur des cinéphiles et autres amoureux du 7ème art qui se réjouissait à l’avance de ce que  le festival leur a promis dans sa foulée la projection de dix films provenant de ce pays maghrébin et six longs métrages qui seront en compétition.

Le Maroc et le Nigeria qui sont présentés à juste titre par les organisateurs comme ‘’deux monstres du cinéma africain » devraient servir de sources d’inspiration à l’Afrique centrale, dont  la production nationale dans la plupart des pays  a connu un net recul ces dix dernières années.

Outre le village du festival qui est établi au boulevard du 20 mai à Yaoundé, les productions retenues par les organisateurs de ce festival sont présentées au grand public pendant huit jours dans différentes salles parmi lesquelles, les Instituts français de Douala et Yaoundé, l’Institut Goethe, la Salle de projection Sita Bella, la Salle des conférences de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) et le  Palais des Congrès.

Le pays hôte qui abrite le festival présente  neuf films camerounais, 11 documentaires, 14 courts métrages, et 12 longs métrages qui sont en lice pour cette édition 2014.

La remise du plus prestigieux des prix qui seront attribués, l’Ecran d’Or, aura lieu le 26 juillet, lors de la clôture. Fait à relever et augurant de lendemains enchanteurs pour le 7ème art, l’association Ecrans Noirs qui souffre depuis quelques années d’une baisse considérable du soutien financier des annonceurs, devrait obtenir un ballon d’oxygène en 2015 avec son inscription très probable dans les lignes budgétaires de l’Etat du Cameroun, ce qui devrait constituer l’aboutissement d’une demande de reconnaissance d’utilité publique et d’attribution d’un domaine pour la construction du siège de l’association, mais surtout un exemple à suivre au niveau de la sous-région et partant du continent africain tout entier.

Ferréol Constant Patrick GASSACKYS

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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