Festivités de l’An 1 de l’alternance : une fête voulue sobre avec un budget réaliste

Lundi 23 Décembre 2019 - 12:45

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Le tollé général soulevé par le projet de célébration avec faste de l’An 1 de l'alternance démocratique intervenue au sommet de l’Etat à la suite de la présidentielle de décembre 2018 a, comme il fallait s’y attendre, provoqué un sérieux malaise dans la ville haute.

Dans les milieux intéressés, la question était sur toutes les lèvres avec, en filigrane, une récrimination manifeste contre le côté festif et dépensier de l’événement. Avec un financement à hauteur de six millions de dollars censés sortir des caisses de l’Etat, la commémoration semblait ne pas cadrer avec le contexte social précaire de cette fin d’année caractérisée notamment par la hausse du dollar et l’emballement des prix sur le marché. Pour des Congolais en proie aux incertitudes du lendemain dont la survie ne tient plus qu’à l’espoir de changement incarné par Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, un tel dessein rimait à contre-courant de leurs aspirations. D’où l’indignation collective suscitée par le projet du ministre près le président de la République, André Kabanda Kana. Ce dernier dont la proposition visant à institutionnaliser la date du 24 janvier avait déjà suscité quelques remous avait poussé le bouchon un peu plus loin en annonçant, cette fois-ci, un vaste Comité d’organisation des festivités visant à célébrer avec faste le premier anniversaire de l’alternance à la tête de la RDC. 

La motivation essentielle liée à cette activité peut être certes plausible (devoir de magnifier les hauts faits de la République et d’en proposer fièrement le modèle en Afrique et au monde) mais les priorités en matière de redressement socioéconomique sont telles que toute folie dépensière pour cause de réjouissance populaire passe pour une diversion. Sur la Toile, la tendance générale était à la surséance de ces festivités qui, plus est , restent cristallisées autour de deux principaux acteurs de l’alternance, sans un effort de réminiscence pour exalter ceux qui en ont posé les fondements à travers leur combat pour la démocratie. Nous citons Rossy Mukendi, Thérèse Kapangala et tant d’autres qui ont payé de leur vie pour que la RDC négocie, sans heurts, le virage de l’alternance.  Au-delà, d’aucuns ont fustigé, non sans raison, la tendance à embrigader le chef de l’Etat dans des voies sinueuses et contreproductives en totale déconnexion avec les priorités de son quinquennat, juste pour la satisfaction des intérêts mesquins et individualistes.            

En annulant le projet de célébration festive de l’An 1 de l’alternance ayant fait jaser le pays tout entier, le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, aura finalement écouté la voix de la raison, celle d’une opinion intérieure qui tient à le voir plutôt concentré sur les objectifs de son mandat. L’option de célébrer cet événement historique dans la sobriété avec un budget réaliste et fortement réduit demeure, à n’en point douter, la meilleure option pour être en phase avec les désidérata du souverain primaire. Il n’y aura pas d’orgies pour cette célébration historique. Echec et mât donc pour les ministres affairistes-opportunistes en quête effrénée des prébendes et autres retro commissions !

Alain Diasso

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