Fête du nouvel an : la conjoncture imprime une gestion orthodoxe dans les ménages

Mardi 3 Janvier 2017 - 14:46

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La morosité de la conjoncture économique et financière nationale a imposé un mode de gestion des avoirs aux Congolais dont la majorité ne s’est plus autorisée à dépenser de façon outrancière en période des fêtes du nouvel an.

Pendant la fête de Noël, par exemple, devoir parental oblige, les responsables de familles ont dans l’ensemble, offert des jouets ou autres cadeaux à leurs progénitures.

L’ambiance n’a pas cependant été de mise comme par le passé dans les magasins et les marchés. Les achats ont été limités, les besoins réduits, la conjoncture s’imposant. « Ce n’est plus le moment de faire la folie des grandeurs », lance un parent, visiblement dépassé.

Le son de cloche a été quasiment le même lors de la fête de la Saint Sylvestre où d’habitude certains Congolais passent la nuit à la belle étoile en mangeant, buvant et dansant. Pour cette fois, un grand nombre d’entre eux s’est réfugié dans les temples religieux pour célébrer l’avènement du nouvel an. Cela, au détriment des bars,  boîtes de nuit, caves et autres ngandas.

L’on a aussi remarqué que très peu de familles ont osé organiser les soirées de réveillon familial de fin d’année. «Les temps sont durs. On ne peut plus jubiler comme avant la crise actuelle. On doit tenir compte du mois de janvier en réajustant les dépenses», indique un fonctionnaire.

Pourtant, cette année, nonobstant les effets de la crise, le gouvernement a tenu bon en versant régulièrement les salaires des fonctionnaires, mettant en place des mesures pour éviter la flambée des prix des denrées de première nécessité sur le marché national.

Les effets de cette crise sont perceptibles sur le secteur privé où plusieurs entreprises ont licencié des employés, d’autres ont compressé des effectifs, d’autres encore ont carrément fermé. Les sociétés minières, parapétrolières et celles du bâtiment et des travaux publics sont plus concernées par cette situation déplorable.

«L’Etat a fait certes des efforts l’année écoulée mais ceux-ci demeurent insuffisants. Dans les marchés, on a comme l’impression que l’argent ne circule plus. Les vendeurs et vendeuses soulignent la récession, de même la régression du pouvoir d’achat », explique Madeleine, institutrice.

Les importations alimentaires annuelles du Congo sont estimées à quelque 500 milliards de francs CFA, selon le gouvernement. Le budget de l’Etat repose à près de 70% sur les recettes du secteur pétrolier. D’où l'exécutif s’est engagé coûte que coûte à diversifier l’économie.

Hormis la diversification économie, il prévoit également de mettre en valeur les activités des secteurs porteurs comme l’agriculture, l’élevage, la pêche et l’aquaculture en augmentant leur productivité. Le développement de ces secteurs, une fois stimulé, permettrait au Congo de garantir sa sécurité alimentaire et à terme son autosuffisance alimentaire.

La crise actuelle peut servir de prétexte pour donner une forte impulsion au secteur non pétrolier, surtout au regard de nombreuses potentialités qu’il recèle. A titre indicatif, en matière agricole, le Congo compte 10 millions de terres cultivables dont seulement 3% sont utilisées.

Observée dans la seconde moitié de 2014, la baisse des cours du baril de brut a entraîné des conséquences négatives sur l’économie congolaise : les déficits budgétaires, le ralentissement de la croissance et l’augmentation de la dette publique, estimée selon le gouvernement, au 31 mars 2016 à la somme de 2785 milliards de francs CFA dont 350 milliards de francs CFA de dette intérieure répartie entre la dette sociale et la dette commerciale.

Christian Brice Elion

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