Finances publiques : concertation pour diversifier les sources de financement de l’Etat

Mardi 1 Août 2017 - 19:29

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Dans l’optique de booster les émissions de titres de dettes sur le marché intérieur, le ministère des Finances et la direction nationale de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), ont réuni mardi à Brazzaville les spécialistes en valeur du Trésor congolais (SVT) autour d’une « concertation » destinée à améliorer le fonctionnement du marché des titres publics encore très faible au Congo. 

Face à la chute des cours internationaux de pétrole dans la deuxième moitié de l’année 2014 qui a réduit les marges de manœuvre de l’Etat, le Congo a été obligé de compléter les financements extérieurs classiques, entre autres, par le recours aux émissions de titres de dettes sur le marché intérieur, dans le cadre d’une stratégie de diversification des sources de financement.

« Conformément aux prévisions, le recours à ce marché devrait, par comparaison aux financements extérieurs y compris l’aide, permettre au Trésor de couvrir le gap entre les recettes collectées, essentiellement sous forme d’impôts, taxes et dépenses », a expliqué à l’ouverture des travaux, Fridelin MboulouKoué, représentant du ministre des Finances, du budget et du portefeuille public.

Pour ce faire, les SVT que sont les banques et autres institutions financières devront se munir de nouvelles armes pour mener à bien leur mission. Ils conseillent et assistent le Trésor sur sa politique d’émission et de gestion de la dette, et plus généralement sur toute question intéressant le bon fonctionnement des marchés.

Depuis son entrée sur le marché régional des titres publics émis par adjudication au mois de février 2017, le Trésor public du Congo, qui compte 13 SVT, a en effet déjà procédé à quatre émissions, mais jugées faibles. Si la première émission du 22 février 2017, d’un montant de 8 milliards, a connu des résultats encourageants, avec la participation de 6 SVT et 82,1% de soumission du montant mis en adjudication. Seuls trois SVT ont participé en mars et seulement un en juin.

Selon le directeur national de la BEAC, Michel Dzombala, sur la dernière émission du mois de juillet 2017, d’un montant de 8 milliards de FCFA, il n’a été observé qu’une participation de deux SVT sur les treize du réseau et un taux moyen pondéré de 5%.

Analyser les facteurs qui limitent le dynamisme de ce marché

Les résultats insuffisants sur les titres congolais, par rapport à d’autres pays de la Cemac, doivent trouver une solution. La BEAC estime que la faible moisson émise par le Congo aurait pu être imputable à la situation actuelle de resserrement de la liquidité bancaire, si les montants levés par l’ensemble des Trésors publics de la Cemac avaient également connu une baisse.

Or, a fait savoir Michel Dzombala, « les chiffres en fin mai 2017, montrent un accroissement des montants levés par l’ensemble des Trésors publics à 975,19 milliards FCFA contre 749,33 milliards une année plus tôt ».

Depuis son entrée dans ce marché comme demandeur de ressources de l’épargne publique ou intérieure, le Trésor n’a pu lever que moins de 10 milliards de FCFA sur les 100 milliards FCFA de prévision des émissions conformément à la dernière loi de finance.

« C’est une nouvelle expérience pour le pays. Et ces concertations sont également l’occasion d’améliorer ce qui n’a pas marché », console Gatien Ondaye, Chef de service Crédit, marché des capitaux et contrôle des banques à la direction nationale de la BEAC.

Fridelin MboulouKoué juge que c’est une opportunité pour le Congo, dans la mesure où ce marché permet, entre autres, « d’emprunter à moindre coût, après mise aux enchères des soumissions, d’emprunter en monnaie locale en limitant le risque de change, de mobiliser et de recycler l’épargne domestique dans des projets et programmes d’intérêts pour les populations, de diversifier les instruments de placements au profit particulièrement de la zone de Cemac ».

 

Quentin Loubou

Légendes et crédits photo : 

1 - Les officiels lors de l’ouverture des travaux de la concertation des SVT 2- Une vue des experts

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