Finances publiques : soupçon de détournement au Sénat

Mercredi 6 Mars 2019 - 19:14

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L’affaire révélée par Africanews dans sa dernière livraison fait déjà grand bruit. Il s’agit d’un présumé détournement de fonds estimé en plusieurs millions de dollars américains, au détriment du personnel politique et d’appoint de sept cabinets du bureau de la chambre haute du parlement.

Des responsables du Sénat sont soupçonnés d’avoir fait main basse sur d’importantes sommes d’argent au travers d’une maffia politico-financière bien ouillée. Des documents qui ont fuité accablent le président de l’institution et son bureau. Les plaideurs brandissent, entre autres preuves, le procès verbal de la réunion mixte personnel des cabinets et cellule financière du Sénat. Celle-ci, tenue le 11 janvier dernier au Palais du peuple, à Kinshasa, portait sur la conciliation des comptes relatifs aux crédits véhicules souscrits par le personnel des cabinets du Sénat. À cela s’ajoutent des correspondances échangées à ce sujet entre le président de l'institution, le Premier ministre, le ministre des Finances ainsi que le ministre d’Etat au Budget. 

D’après Africanews qui relaie les doléances des requérants, le bureau du Sénat est sommé de justifier l’utilisation d’une somme de 249 058,13 dollars américains représentant les retenues opérées de janvier à avril 2013, au titre de préfinancement d’achat des véhicules auprès du concessionnaire Tractafric. Le dossier n’ayant pas abouti, les souscripteurs réclament la restitution de cette somme d’argent, mais aussi de 1 362  999,56 dollars américains.

Cette dernière somme représenterait le trop perçu entre le cumul des retenues de mai 2013 à avril 2015 et le solde de 979 243,45 dollars américains dégagé de la différence entre le crédit débloqué par la Banque internationale pour l’Afrique au Congo de 3 951 730,77 dollars américains et la prise en charge par le gouvernement de 2 972 487,32 dollars. Le montant total couvrant l’opération, tel qu’il avait été communiqué individuellement aux souscripteurs lors de la signature de l’acte d’engagement en avril 2013, serait de 1 609 487,76 dollars américains, apprend-on.  

Au moment où le bureau sortant de la chambre haute déjà en fin de mandat s’apprête à passer le témoin, cette histoire de détournement, si jamais elle se confirmait, risque d’éclabousser l’institution et ses animateurs. Le procureur général de la République est appelé à se saisir du dossier et à ouvrir rapidement une information judiciaire sur ces allégations de détournement qui n’honorent pas la République.

Alain Diasso

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