Finances : un pas symbolique vers la création d’un marché financier local

Vendredi 4 Octobre 2019 - 16:30

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La primature a convoqué, le 3 octobre, une réunion pour examiner les conditions du lancement, dans les prochains jours, des bons de Trésor par la Banque centrale du Congo (BCC). L’argent recherché est d’environ cent cinquante milliards francs congolais, soit quatre-vingt-cinq millions de dollars américains au quatrième trimestre de l'année en cours.   

Le Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, a réuni les autorités politico-financières pour réfléchir sur les voies et moyens de diversifier les ressources de l’Etat. Outre le vice-Premier ministre et ministre du Budget, Jean Baudoin Mayo, le vice-gouverneur de la BCC, Jules Bondombe, et le directeur de la politique monétaire de la même institution, Jean-Louis Kayembe, ont pris part à la rencontre. Au menu des discussions, l’examen des conditions du lancement, dans les tout prochains jours, des bons du Trésor. Il s’agit d’une pratique financière légale qui permet au gouvernement de la République d’exploiter différentes sources de mobilisation des fonds.

L'initiative se justifie surtout par la pression sur le budget déjà maigre des différents engagements du gouvernement central dans plusieurs secteurs de la vie nationale. Il est alors crucial de disposer d’autres ressources financières pour arriver justement à couvrir l’ensemble des charges et surtout à faire face au déficit du Trésor public par le financement monétaire. Officiellement, l'exécutif national s’est dit déterminé à mettre un terme au financement du déficit par le recours aux avances de la BCC, une pratique financière catastrophique pour le pays. En effet, elle favorise l’inflation des prix sur le marché et accentue la dépréciation de la monnaie nationale.

En quête des nouveaux débouchés, l'équipe Ilunga va recourir à un endettement public sur le marché intérieur appelé bon du Trésor. Ce sera pour la première fois cette année. Ce type d’emprunt est émis par un État, une pratique tout-à-fait normal et mise en œuvre un peu partout à travers le monde. En RDC, elle vient régler certaines questions épineuses, notamment l’impact négatif du taux de change sur le marché. En effet, l’endettement se fera en monnaie locale.

Le programme des émissions prévoit au total treize bons répartis de la manière suivante : quatre en octobre pour un montant de quarante-huit milliards francs congolais, quatre autres en novembre pour un montant de trente-six milliards francs congolais et cinq en décembre pour soixante-six milliards de francs congolais.

Le remboursement est prévu dans un délai de trois mois. Avec ces bons, le gouvernement de la République espère terminer l’année sans déficit.

Laurent Essolomwa

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