FMI : de Washington à Pékin dans dix ans

Jeudi 27 Juillet 2017 - 19:16

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Il s’agit d’une option soutenue ardemment par Christine Lagarde, directrice générale de cette institution financière internationale. L’agence Reuters a confirmé cette information qui pourrait marquer, si elle se réalise effectivement, un tournant majeur dans le fonctionnement des institutions de Bretton Woods. Créée en 1945, le FMI doit avoir son siège, selon ses statuts, sur "le territoire de l’État membre économiquement le plus puissant". Or, le PIB chinois pourrait dépasser celui de l’Oncle Sam au cours des dix prochaines années, si le taux de croissance du géant asiatique se maintient à 6 %.

L’idée d’une délocalisation géographique prochaine du Fonds monétaire international (FMI) a commencé à germer depuis un certain temps. Mais l’on était loin de se douter que Pékin est en bonne place pour abriter le prochain siège de cette institution de Bretton Woods. En tout cas, Christine Lagarde plaide pour l’accomplissement d’une telle décision historique qui confirme un changement majeur dans l’évolution des relations internationales depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Elle en a parlé plus longuement lors d’une conférence au Centre pour le développement mondial à Washington. Face à une Europe agonisante et une Amérique plus renfermée que jamais, la carte chinoise reste la plus crédible, surtout pour l’Afrique qui a renoué malgré elle avec le FMI pour faire face à la terrible crise provoquée par la chute des cours des matières premières.

Pour l’ex-ministre française des Finances, il est difficile d’éluder aujourd'hui le poids économique réel de l’Empire du milieu qui a enregistré une croissance économique vigoureuse continue durant plusieurs décennies. Par ailleurs, la progression rapide de l’influence chinoise dans le monde ainsi que d’autres pays émergents laissent entrevoir désormais une telle perspective. Certes, il faudrait passer par des réformes fondamentales du système de quotas de l’organisation. Pourtant, c‘est la voie obligée si l’on veut augmenter le niveau de représentativité des grands marchés émergents. Un réexamen devrait avoir lieu d’ici un an après la dernière révision intervenue en 2010, a-t-on appris. Actuellement, ces puissances émergentes exercent une influence considérable sur l’économie mondiale. Il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’une telle perspective ne pourra aboutir qu'avec la faveur des Etats-Unis d'Amérique qui peut recourir à tout moment à son droit de veto pour barrer la route à ce projet. Mais le débat est loin de s'arrêter.

Laurent Essolomwa

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