FMI : levée du dernier obstacle à la nomination de la candidate des Européens

Jeudi 22 Août 2019 - 13:15

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En attendant la fin du vote qui se déroule du 21 août au 4 septembre, pour consacrer l’élection de la Bulgare Kristalina Georgieva au poste de directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), les directeurs recommandent de supprimer la limite d’âge imposée pour y accéder.

Il revient maintenant aux gouverneurs qui représentent les pays membres d’entériner la décision, mais l’issue ne fait aucun doute d’autant que lors du vote, une majorité simple suffira. Les directeurs recommandent également de supprimer la règle fixant l’âge limite pour être directeur général à 70 ans.

Désignée par l’UE pour remplacer Christine Lagarde, la première femme à diriger le FMI, l’actuelle candidate de l’Union européenne (UE), Christalina Georgieva, est trop âgée de quelques jours, selon le règlement actuel du Fonds, qui ne permet pas de candidater si l’on a 65 ans. La Bulgare, née le 13 août 1953, a 66 ans.

Pour les directeurs du Fonds, leur proposition se justifie au fait que la démarche mettrait les termes régissant le poste, en accord avec ceux des autres dirigeants du Fonds - directeurs et gouverneurs - et avec son homologue de la Banque mondiale, qui n’est frappé d’aucune limite d’âge. C’est dire que la nomination de Kristalina Georgieva, à la tête du FMI, ne fait guère de doute après sa désignation comme candidate de l’UE, le 2 août, à l’issue d’un vote serré qui a mis en lumière les divisions au sein de l’organisation.

Dans un communiqué, le FMI rappelle que les candidatures pour remplacer Christine Largarde peuvent encore être déposées jusqu’au 6 septembre, soit un peu moins d’une semaine avant la démission effective de la Française, le 12 septembre. La sélection sera faite au plus tard, le 4 octobre, précise l’institution financière.

Kristalina Geogieva était numéro 2 de la Banque mondiale jusqu’à sa désignation par l’UE. Elle possède une solide expérience dans la finance internationale et bénéficie également d’un statut de femme et de ressortissante d’un pays d’Europe orientale. A la Banque mondiale, où elle a effectué l’essentiel de sa carrière avant d’en devenir directrice générale en 2017, elle s’est forgée une expertise dans le domaine de l’environnement en multipliant les fonctions dans les domaines du développement durable et des questions agricoles notamment.

Outre cela, cette économiste a occupé le poste de commissaire européenne chargée de l’aide humanitaire, entre 2010 et 2014, quand elle avait dû remplacer au pied levé la candidate initiale de la Bulgarie. Elle a également été pendant un an, entre 2015 et 2016, vice-présidente de la Commission Juncker en charge du budget et des ressources humaines.

La même année, cette diplomate, qui fait valoir des capacités à convaincre et à former des consensus, avait été une finaliste inattendue de l’élection au poste de secrétaire général de l’ONU, finalement attribué au Portugais Antonio Guterres. Elle parle couramment le russe et a tissé de bonnes relations à Moscou lors de ses années passées comme directeur pour la Russie de la Banque mondiale, entre 2004 et 2007. Kristalina Georgieva était entrée en 1993 au sein de cette institution, après quelques années d’enseignement, notamment au prestigieux Massachusetts Institute of Technology, aux Etats-Unis. Elle n’a jamais eu de fonctions politiques dans son pays, où ses concitoyens l’ont découverte lors de sa nomination à la Commission européenne.

Notons que par coutume, la direction du FMI est revenue à un Européen et celle de la Banque mondiale à un Américain, depuis la création de ces deux institutions à Bretton Woods en 1944.

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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