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Fonds bleu: un instrument pour porter la voix de l’Afrique face aux pays pollueurs

Dimanche 29 Avril 2018 - 13:55

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Lentement mais sûrement, cette judicieuse initiative dénommée « Fonds bleu pour le Bassin du Congo », qui répond aux défis et exigences environnementaux des temps modernes, prend la forme et les contours auxquels l’ont défini ses initiateurs, au premier chef desquels figure le président Denis Sassou N'Guesso. Souvenons-nous qu’il y a de cela un peu plus d’un an, en mars 2017, sous l’égide du chef de l’Etat congolais, douze pays africains (Angola, Burundi, Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale, République Centrafricaine, République du Congo, République démocratique du Congo, République-Unie de Tanzanie, Tchad, Rwanda et Zambie) se réunissaient à Oyo, dans le département de la Cuvette, pour la création officielle du Fonds bleu pour le Bassin du Congo. Une initiative énoncée lors de la COP22 au Maroc, en 2016, et qui a pour objectif de subventionner des projets qui permettront de préserver les 220 millions d’hectares de forêts du Bassin du Congo menacés par la déforestation.

Rappelons que le Fonds bleu est né sur la base d’un constat clair pour tous : l’observation par des experts de la dégradation écologique de la région du Bassin du Congo qui s’étend sur quatre millions de kilomètres, regorgeant une population globale de près de cent millions d’habitants. Ce bassin souffre d’une déforestation croissante depuis plusieurs années, d’où l’impérieuse nécessité de protéger cette zone reconnue comme le deuxième poumon écologique de la planète après l’Amazonie.

Depuis le lancement du Fonds bleu pour le Bassin du Congo, Brazzaville n’a pas arrêté de s’affirmer comme la capitale africaine d’où convergent les voix qui plaident pour la sauvegarde environnementale du continent. Le Fonds bleu n’est pas appelé à être un projet illusoire, son opérationnalisation, dont l’objectif principal est de mener des actions de mobilisation des ressources au profit de la préservation et de la mise en valeur durable des écosystèmes uniques au Bassin du Congo, est une priorité pour les chefs d’Etat signataires du mémorandum d’Oyo.

C’est dans cet esprit que Brazzaville abrite, du 27 au 29 avril, au Centre international de conférence de Kintélé, sous les auspices du chef de l’Etat congolais, le tout premier sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Commission du Bassin du Congo et du Fonds bleu. Sommet auquel prennent part dix-neuf présidents d’Afrique centrale et de l’est, y compris ceux du Niger, du Sénégal, du Liberia et qui a pour « invité spécial » le roi Mohammed VI du Maroc. 

La cause écologique est devenue depuis des années indissociables aux questions économiques, cette initiative que porte avec un dévouement sans faille le président congolais a besoin de capitaux. Pour sauver la planète, les enjeux financiers sont énormes et le Fonds bleu ne déroge pas à la règle. Il lui faut trouver sur une base annuelle de cent millions d’euros pour pouvoir et subventionner différents projets allant dans le sens de préserver l’environnement mais aussi de développer une économie verte.

Depuis 2012 et au fil des conférences climatiques successives, les pays les plus riches qui sont aussi les plus pollueurs de la planète prennent des engagements pour aider à lutter contre le réchauffement climatique  mais très peu sont respectés. Les bailleurs de fonds qui ont bien conscience de la gravité de la situation ne se bousculent pas non plus pour venir en aide à la population des pays en développement qui, pour la majorité, est victime du dérèglement climatique.
Face à cela, une stratégie régionale efficace est à définir et le Fonds bleu doit rapidement devenir un instrument opérationnel afin de porter d’une seule voix les projets et les attentes des pays africains car, la préservation du Bassin du Congo est un défi crucial pour la sauvegarde de l’humanité.
 

 

Boris Kharl Ebaka

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