Football : Amigo Djéné Tumba s'exprime sur son limogeage soudain

Les Dépêches de Brazzaville : En tant que coach, maintenant que vous quittez l’hôtel pour rentrer chez vous en RDC, peut-on dire que le divorce avec l’AS Cheminot est désormais consommé ?

Amigo Djéné Tumba : Ma suspension était avant tout temporaire. Mais au fur et à mesure que le temps passe, cela a pris une allure sérieuse et je peux vous confirmer que je suis limogé en qualité d’entraineur principal de l’AS Cheminots.

LDB : Que vous reprochent les dirigeants ?

A.D.T. : Il parait qu’ils me reprochent un manque de résultats, chose que je ne pourrai jamais admettre compte tenu de l’engagement du championnat cette saison. Je dirais qu’il y a eu des intentions préméditées de la part du président qui avait l’intention de me limoger bien avant, parce que mon arrivée dans ce club était controversée par le comité directeur. Voilà ce que je peux dire.

LDB : Quel est le vrai problème de Cheminots ?

A.D.T. : Vous savez que j’ai pris l’équipe à quelques jours du démarrage du championnat national alors que l’équipe venait de connaître beaucoup de départs à la fin de la saison. J’ai demandé les moyens pour aller chercher quelques attaquants en RDC, rien n'a été fait et j’ai été obligé de commencer avec le groupe que j’ai trouvé. Heureusement, dès le départ dans une interview avec Les Dépêches de Brazzaville, j’avais dit que Cheminots pourrait avoir une équipe solide à partir de la 6^e journée, chose faite malgré le faux pas contre Tongo à Brazzaville lors de cette 6^e journée. La 7^e journée, nous avons gagné Patronage. Et la 8^e journée, nous avons battu FC Kondzo qui n’avait pas encore connu de défaite depuis le début de la saison. Mais curieusement, le lendemain, alors que nous faisions un briefing avec les joueurs aux entraînements, le président Alexis Ndinga arrive et suspend tout le staff technique. Je n’ai jamais vu un entraîneur limoger après une victoire.

LDB : Quelles étaient les closes du contrat ?

A.D.T. : Nous sommes en Afrique, et il y a certains clubs qui ne sont pas bien organisés. À mon arrivée on s’était accordé pour un contrat qui devait être mis en œuvre. J’avais même fait une ébauche que j'avais remis au vice-président Ulrich, pour qu'il l'étudie mais, jusqu’à ma radiation, rien n’était fait, ils ne m’avaient pas rappelé pour signer le contrat. Et comme j’étais déjà dans le bain de la compétition, celui-ci est resté oral puisqu’on s’était mis d’accord sur certains points. Toutefois il y a deux types de contrats : verbal et écrit.

LDB : Percevez-vous régulièrement votre salaire et les primes du match ?

A.D.T. : J’ai commencé à Cheminots le 28 janvier et jusqu’à mon limogeage, le 9 avril, j’ai perçu une fois le salaire et aucune prime de match. Même le contrat n’a pas été payé en totalité. Le club me doit au moins 3 millions. Pour se débarrasser de moi, ils m’ont envoyé 150.000 FCFA par personne interposée, pour que je libère l’hôtel. Je remercie Dieu dans cette aventure parce que ni ma tête, ni mes pieds, ni mes mains ne m’ont été coupés, je garde toutes mes facultés, qui me permettent d’aller tout refaire au pays même si j’ai perdu la saison.

LDB : Avez-vous rencontré le président, personnellement ?

A.D.T. : Jamais, même au téléphone personne ne me reçoit.

LDB : Vous rentrez donc en RDC avec quels souvenirs ?

A.D.T. : Sincèrement, AS Cheminots est un patrimoine. C’est un club qui engage plusieurs personnes. Néanmoins je peux indexer les dirigeants actuels du club. Toutefois, je garde un bon souvenir de certains fanatiques qui m’encourageaient dans mon travail. Le président Alexis pourra partir un jour mais l’AS Cheminots restera. Peut-être qu’un jour le club aura encore besoin de mes services.

LDB : Un mot aux joueurs et aux supporters ?

A.D.T. : Je demande aux joueurs de travailler davantage pour l’avenir de l’équipe et pour que l’équipe reste au bon niveau. Aux supporters, je leur dis que je les porte dans mon cœur.