Football : Il était une fois Maradona, un dieu du football

Vendredi 4 Décembre 2020 - 12:33

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Le 25 novembre 2020, la planète football apprenait avec stupéfaction le décès de l’une des plus grandes icônes que ce sport ait connu : Diego Armando Maradona, décédé dans son Argentine natale à 60 ans.

Si la vie de Maradona était un roman et qu’il fallait lui trouver un titre, ce serait certainement : « Mi– ange mi-démon ». Tant ce talentueux footballeur aura tutoyé les deux extrêmes de la vie d’un homme sur terre. Quand il montait sur un terrain de football et qu’il avait un ballon entre ses jambes c’était simplement jubilatoire, comme si vous écoutiez une symphonie de Mozart. Son coéquipier en équipe d’Argentine, Jorge Valdano, a eu cette phrase juste pour décrire le talent de Maradona : « Aucun ballon n’a jamais vécu meilleure expérience que lorsqu’il était à son pied gauche ». Mais une fois en dehors des stades, il redevenait simplement un humain avec ses faiblesses et ses travers, à l’instar de son addiction à la drogue.

On peut le dire, une année résume à elle seule la carrière du génie argentin : 1986. Cette année– là, Maradona survola de son talent la coupe du monde qui se déroulait au Mexique. Nous avions 11 ans à peine. Les souvenirs sont certes confus, mais bien vivaces. Après chaque exploit de Maradona sur le terrain, on courait dans la rue pour essayer de reproduire la même chose. Chaque gamin sur tous les continents, qui vénère ce sport qu’est le football, était Maradona à sa façon. Et puis arriva ce fameux match contre l’Angleterre en quart de finale. Le match qui fit entrer Maradona à jamais au panthéon du football. Ce jour-là, naquit la légende Maradona avec à la clé deux buts mythiques contre l’ennemi Anglais. En effet quatre ans plus tôt, l’Argentine avait été défaite militairement par les Britanniques lors de la guerre des Malouines. Un seul homme, balle au pied, lava donc ce jour, 22 juin 1986, dans le stade « Aztèque » devant 115.000 spectateurs, l’affront de tout un peuple, en claquant deux buts inoubliables à des Anglais autant abasourdis qu’admiratifs. Le premier entaché d’une faute de main et baptisé par Maradona lui-même, « la main de Dieu ». Et le second, marqué en partant de la moitié du terrain et en dribblant la moitié de l’équipe anglaise, est considéré à juste titre jusqu’à ce jour comme le plus beau de l’histoire du football. Le commentaire du journaliste argentin, Victor Hugo Morales, suite à ce second but de Maradona, est tout aussi mythique que ce but magnifique, et est lui aussi entré dans l’histoire des commentaires sportifs : « Un génie, un génie, un génie, Gooooooool. Je veux pleurer. Dieu Saint, vive le football ! Golaaazooo ! Diegooooo ! Maradona, lors d’une action mémorable, la plus belle action de tous les temps… Un cerf-volant cosmique… De quelle planète viens-tu pour laisser sur ton chemin autant d’Anglais… Merci Dieu pour le football, pour Maradona, pour ces larmes », s’exclama-t-il en direct.

La suite de l’histoire est anecdotique. L’Argentine remporta la coupe du monde en battant l’Allemagne en finale (3-2). Avant cette Coupe du monde 1986, Maradona posa ses valises dans le championnat italien et permit à chacun d’entre-nous de pouvoir dorénavant situer la ville de Naples sur la carte d’Italie. En effet, il offrit deux titres nationaux à ce club au palmarès quasi vierge, ainsi qu’une coupe d’Europe.

L’Afrique aussi se souvient de Maradona, à travers le souvenir du match d’ouverture de la Coupe du monde 1990 que les Lions indomptables du Cameroun remportèrent face aux champions du monde en titre. La légende africaine raconte que lorsque l’attaquant camerounais, Omam Biyick, s’éleva dans le ciel pour marquer d’un coup de tête rageur le seul but du match, le gardien argentin vit un lion rugir face à lui, si bien qu’il laissa le ballon glisser entre ses mains pour finir dans les buts. Il parait aussi qu’à la fin de ce match, seul Maradona du côté argentin échangea son maillot avec Roger Milla.

Parmi les plus brillantes citations de cette légende du football on va en retenir deux, qui résument parfaitement le tempérament du personnage qui vient de nous quitter : « Si je n’avais pas fait toutes ces conneries dans ma vie, Pelé ne serait même pas arrivé deuxième ». Et le meilleur pour la fin : « Si je meurs, je veux renaitre et devenir footballeur. Et je veux redevenir Diego Armando Maradona. Je suis un joueur qui a donné du bonheur aux gens, ça me comble et ça me suffit ».

Boris Kharl Ebaka

Légendes et crédits photo : 

Photo:Diego Maradona

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