Football : Julien Mette menace de porter plainte contre les dirigeants de Tongo

Samedi 13 Mai 2017 - 14:50

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Après sa démission à la tête du staff technique de Tongo football club pour le non- paiement de son salaire depuis près d’une année, le Français Julien Mette a décidé d’amener l’affaire très loin. Il compte porter plainte contre le président de Tongo FC pour abus de confiance, pas ici au Congo mais chez lui en France.

«Ma grosse connerie c’est de lui avoir fait confiance.  Dès que j’arrive en France, si je ne suis pas payé, je porte plainte contre Jean Didier Elongo.  Je ne vais pas me battre avec la justice congolaise. Quand il mettra pied sur le sol français, il verra qu’il y a une plainte contre lui », a expliqué le coach visiblement très énervé contre son ancien employeur.

« J’irai au TAS.  Je vais aussi prévenir la FFF. J’ai toutes les feuilles de matches, toutes les interviews, toutes mes preuves aux entraînements. Et personne ne peut nier qu’il m’a fait travailler au noir. Il y a  des ordres de mission qui attestent que c’est lui qui m’ a fait venir », a-t-il ajouté.  

 Avant d’arriver pour la première fois au Congo en 2014, Julien Mette a expliqué qu’il s’occupait des deux joueurs que le président de Tongo avait envoyés en Europe en vue de leur trouver les essais dans ce continent. Il a  reconnu que durant son premier passage, il avait obtenu un contrat initial de six semaines avec une base salariale dont il n’a pas voulu relever le montant.

C’est ce contrat qui a été reconduit tacitement quand il a été flatté par le projet sportif du président de Tongo, lequel  l’avait poussé à  rompre son contrat à durée indéterminée en France . « Le projet de Jean Didier Elongo était intéressant. Il m’avait plu. Il s’agissait de dénicher les jeunes et de les faire évoluer au haut niveau ici pour ensuite leur trouver des points de chute en Europe principalement en France . Comme j’ai 14 ans d’expérience d’éducateur auprès des jeunes des catégories U-13 à U19 entre clubs professionnels et non professionnels, j’ai trouvé que c’était une bonne idée.  En plus, les clubs européens n’ont plus confiance aux joueurs africains. Ils m’ont suggéré d’être sur place de manière à ce qu’ils aient plus confiance », a commenté Julien Mette.

Après son deuxième passage au Congo lors des Jeux africains de Brazzaville en 2015, le président de Tongo a convaincu celui qui était pressenti être le directeur technique de relever un autre challenge plus important en interne. Celui de sauver Tongo football club menacé par la relégation dans le championnat national 2015-2016.  Pour prouver sa bonne foi, Julien Mette accepte de relever le défi sans parler du contrat au préalable. 

« Avant que je n’arrive, Tongo etait avant dernier avec huit défaites en 9 journées. Jean Didier Elongo m’invite à  venir vite parce que la situation était catastrophique. J’arrive le 10 février, par amitié et confiance pour Jean Didier Elongo, je lui avais dit qu'on ne parle pas de contrat maintenant. Je m’occupe d’abord de l’équipe.  J'avais réussi à rehausser le niveau de l’équipe pour lui remonter le moral également. Sur  les 9 matches qui restaient, on a connu une seule défaite et l’équipe était remontée jusqu’à la 7e place », a-t-il  expliqué aux Dépêches de Brazzaville,  précisant d’ailleurs  que sur les quatre clubs menacés par la relégation la saison dernière, seul Tongo s’est sauvé. V Club Mokanda, Munisport, Pigeon vert ont, quant à eux, connu une descente aux enfers avec l’ASP.  

La bataille du maintien étant gagnée, Julien Mette n’a plus obtenu le contrat écrit qu’il espérait. Les dirigeants de Tongo, a-t-il expliqué, n’ont pas voulu le lui faire signer jusqu'à sa démission.  Par cet acte, il a vite compris qu’il ne bénéficie plus de la confiance des dirigeants de Tongo FC. C'est ce qui complique sa situation. La Fédération congolaise de football ne peut pas le défendre puisque son contrat n’a jamais été enregistré à la Fécofoot. En plus, malgré son envie de faire progresser Tongo en s’appuyant sur la jeunesse, les dirigeants n'ont pas voulu recruter les joueurs qu'il avait souhaité avoir.

Et de poursuivre : « L’équipe sort de la zone de relégation. Je lui rappelle les conditions. Il commençait à me dire que le contexte est difficile. Il y a la crise économique. Après je me suis renseigné auprès de ceux qui le connaissent depuis longtemps et ils me disent tous qu’il est honnête, qu'il va me payer ».

Julien Mette a par ailleurs ajouté que son employeur ne voulant pas lui  payer lui avait  recommandé de se postuler au Centre national de formation de football pour succéder à l’Italien Paolo Berretini.  Malheureusement, pour lui, c’est le Brésilien Valdo qui a été choisi . « En fin de saison, Jean Didier me convoque dans son bureau pour me dire qu' avec la crise, il ne peut plus me payer.  Tu auras un gros salaire au centre et tu pourras continuer  à travailler pour Tongo. Et on oubliera ces retards de salaire », a-t-il révélé.

 « Je lui ai présente ma lettre de démission avec le protocole d’accord privé pour la reconnaissance de dettes lui expliquant que je suis venu  ici pour un salaire. Il était d’accord. Sur 12 mois de travail, il  ne m’a payé que deux. Et pourtant, il avait un contrat initial mais il n’a pas voulu refaire un contrat écrit en 2016 », a-t-il renchéri.

James Golden Eloué

Légendes et crédits photo : 

Julien Mette s'expliquant aux Dépêches de Brazzaville (Adiac)

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