Football: Olfaga Okiélé ouvre la boîte à souvenirs

Samedi 11 Avril 2020 - 8:53

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Au crépuscule de sa carrière, Olfaga Okiélé, l'emblématique latéral de CARA, revient sur les faits marquants de son parcours sportif: ses premières sélections, les entraîneurs qui ont compté, les années auxerroies et bien sûr, le titre de champion d'Afrique junior de 2007

Les Dépêches de Brazzaville : Olfaga, te souviens-tu de ton premier match de championnat?

Olfaga Okiélé: Oui, c'était contre l'AS Police avec Cara en 2004. Nous avions gagné 1-0. 

LDB: Et ta première sélection chez les Diables rouges A ?

O. O : Oui, c’était en 2004 contre le Togo d’Adebayor, dans le cadre des éliminatoire couplés CAN et Mondial 2006, sous les ordres de Gaston Tchangana. J’étais resté sur le banc. La première fois que j’ai joué, c’était un match de préparation face au FC Mont Cameroun à Douala. Mais le staff ne m’avait pas gardé pour le voyage en Zambie (ndlr : défaite 0-2 le 25 mars 2005) et j'étais rentré à Brazzaville avec Chancel Massa.

LDB : Ensuite, il y a cette CAN juniors 2007 mémorable. Quel est le premier souvenir qui te revient quand on évoque cette compétition ?

O.O : Je me souviens de beaucoup de choses, des émotions inoubliables. Par exemple, le jour où Eddie Hudanski est venu me chercher. J’étais en regroupement avec les A. J’étais encore négligé, donc quand il m’a demandé, Noël Tosi était étonné. Monsieur Hudanski m’a dit : « ça fait longtemps que je t’observe, tu es le meilleur latéral du pays, j’ai besoin de toi pour jouer cette CAN ». Son discours m’a convaincu de le suivre, alors que ce n’était pas forcément facile de repartir chez les U20 en étant régulièrement dans le groupe A. Je me souviens aussi beaucoup du premier match contre la Côte d’Ivoire : quand tu rentres sur le terrain, devant le public, devant le président de la République, c’est très fort, un mélange de peur et d’excitation avant le coup d’envoi, puis la joie après la rencontre.

LDB : Après cette CAN, vous êtes un certain nombre à rejoindre à l’AJ Auxerre (ndlr : Cecil Filanckembo, Delvin Ndinga, Murhyen Mereck, Oxence Mbani, Jules Ondjola puis Destin Onka) avec des fortunes diverses. Regrettes-tu ce choix ?

O.O : Nous, on voulait arriver en Europe pour continuer notre carrière, mais en même temps, on ne connaissait rien à ce monde professionnel que nous allions rejoindre. Aller à Auxerre nous a permis d’être ensemble, sans être livrés à nous-mêmes. Je garde de bons souvenirs de mes cinq années passées à Auxerre. J’y ai grandi comme joueur et comme homme. Mon seul regret, quand même, c’est de ne pas avoir disputé un match avec l’équipe première de l’AJA.

LDB : Avais-tu d’autres propositions ?

O.O : Oui et non. D’autres clubs se disaient intéressés, mais seule l’AJA a été concrète. Après les 8e de finale, le président Bourgoin est venu me voir pour me dire qu’il me voulait.

LDB : Après un passage en Normandie, avec la CFA du Havre, tu as retrouvé ton club de toujours, CARA.

O.O : Oui, je voulais rentrer au pays et offrir à mon club de cœur, CARA, ce que j’avais appris en Europe. Le club cherchait un joueur d’expérience pour encadrer l’équipe. J’ai été fier d’être capitaine de ce groupe, avec ce beau parcours en Coupe de la Confédération 2018 (ndlr : élimination en quarts de finale par le Raja). Ça faisait 42 ans que le club n’était pas allé aussi loin sur la scène continentale. C’était une belle manière de boucler la boucle.

LDB : Au crépuscule de ta carrière de joueur, quel entraîneur t’a le plus marqué ?

O.O : Si j’ai eu cette carrière, je le dois à l'entraîneur de mes débuts à CARA : Emmanuel Mayanda. Il m’a beaucoup appris. Paix à son âme. Ensuite, je ne peux pas oublier Eddie Hudanski, qui était un papa pour nous tous. Il croyait en moi et a toujours eu les mots pour me mettre en confiance, pour me galvaniser. D’ailleurs durant la période CAN et Mondial 2007, il m’a aligné pour tous les matches.

LDB : En club ou en sélection, quel adversaire t’a le plus impressionné ?

O.O : Au Congo, je garde un souvenir vif d’Aaron Moumouya Beka, qui a joué à Cara puis à AS Police et aussi de Sidoine Beaulia. Des très bons joueurs. En sélection, je dirais le Mexicain Giovani Dos Santos, que l’on a affronté au Mondial 2007 au Canada.

LDB : Pour finir, quels sont tes projets ?

O.O : Je voudrais continuer à jouer avant de passer mes diplômes d’entraîneur. Ces derniers mois, je m'entraînais avec Gonfreville (ndlr: en N3). Quand je suis revenu du Congo en septembre, ils avaient déjà le quota de contrats fédéraux, mais la saison prochaine, ça devrait aller.

Camille Delourme

Légendes et crédits photo : 

Olfaga Okiélé, aux côtés de Chris Malonga, lors d'un match amical à Luanda en 2009 (CD/ADIAC) Un entraînement de la réserve de l'AJ Auxerre, avec Cécil Filanckembo, en 2008 (CD/ADIAC)

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