Forbes Afrique 2013 : un haut lieu d’éveil de la conscience africaine

Mardi 30 Juillet 2013 - 10:32

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Le forum organisé par Forbes Magazine le 23 juillet, par le biais de sa franchise Forbes Afrique lancée l’an dernier à Brazzaville, avait pour thème principal « l’émergence des classes moyennes en Afrique » et le « financement des infrastructures, entrepreneuriat et nouveaux modes de consommation »

Toutes les communications faites au cours de cette rencontre ont été focalisées sur le redressement des économies africaines au regard des atouts dont dispose l’Afrique dans son ensemble et la région d’Afrique centrale en particulier. Les différents intervenants ont souligné aussi l’importance du secteur privé dans le développement du continent.

Ce sommet économique, qui va désormais se tenir chaque année dans la capitale congolaise, se veut une plateforme d’échanges libres ayant pour objectif de réunir les décideurs économiques d’Afrique et d’ailleurs partageant le même intérêt pour le développement du continent.

Plusieurs observateurs estiment que le choix de Brazzaville pour abriter ce forum annuel est fondé sur le fait que le pays dispose d’énormes potentialités économiques qui vont inéluctablement favoriser son décollage économique dans les prochaines années. C’est fortes de cette certitude que les autorités congolaises considèrent que le Congo sera « un pays émergent d’ici à l’an 2025 », une nation où des personnalités fortunées se lèveront et apprendront à valoriser leurs talents.

Toutes les voix qui se sont élevées lors de ce forum entendaient éveiller la conscience africaine, insuffler une dynamique nouvelle, une vision du progrès axée sur un esprit de créativité dans le but d’instaurer une croissance économique durable dans les États africains. Il s’agit en effet de répondre aux défis et besoins des populations pour les sortir enfin de la pauvreté endémique dans laquelle croupissent de nombreux Africains.

Mais combien seront-ils à répondre aux appels répétés lancés à Brazzaville, qui commenceront à agir, à innover dans des domaines variés en vue de contribuer à l’émergence, au lieu d’attendre l’assistance extérieure ?

Alors qu’il donnait le ton de cette réflexion sur la promotion de l’entrepreneuriat, le président Denis Sassou N’Guesso ne s’est pas privé de souligner la nécessité pour les pays africains d’élaborer davantage de politiques soutenant « l’émergence des classes moyennes en Afrique » qui créerait un meilleur avenir pour l’Afrique. « Il y a donc urgence à agir, a-t-il dit. Agir pour créer les conditions d’un meilleur exercice des activités dans nos pays et finalement pour amener nos classes moyennes grossissantes à développer l’esprit d’initiative, d’entreprise et d’innovation en vue d’un meilleur devenir collectif. C’est ainsi que des petites et moyennes entreprises prospères, créées en grand nombre par certains Africains des classes moyennes, se traduiront par beaucoup de nouveaux emplois salariés, qui sortiront d’autres Africains de la pauvreté et feront de certains d’entre eux de nouveaux entrepreneurs ou de grands consommateurs solvables. S’installera de la sorte pour longtemps la dynamique vertueuse du développement.»

Pour Denis Sassou N’Guesso, la croissance économique de plus de 5% que connaît l’Afrique depuis plus d’une décennie fait entrevoir de « solides espoirs sur le plan de son développement économique », mais, a-t-il souligné, « le meilleur qui arrivera demain dépend sans conteste des bonnes politiques du présent. »

De son côté, le président Sénégalais Macky Sall a parlé de quatre piliers essentiels qui, selon lui, pourraient assurer cet « avenir meilleur » : l’éducation, la formation du capital humain, l’agriculture modernisée et mécanisée, l’énergie abordable et un réseau adéquat d’infrastructure comme des moteurs clés.

« Le gouvernement ne peut pas recueillir le type de financement qui est nécessaire pour donner suffisamment de pouvoir à l’Afrique », a lancé le président ghanéen John Dramani Mahana, alors qu’il plaidait en faveur d’une participation accrue du secteur privé pour exécuter le programme de développement de l’Afrique. Il a profité de cette occasion pour mettre en garde contre une confiance excessive accordée aux différents gouvernements dans chaque État.

Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a estimé que si le manque d’électricité fiable et d’infrastructures était le principal obstacle au développement, la paix et la sécurité, le développement économique, l’état de droit et le respect des droits de l’homme constituaient « la solution pour la réussite économique de l’Afrique ».

Au cours de la table ronde sur le thème « Soutenir la croissance par l’investissement », le chef d’entreprise Louis Ebata, Tony Elumelu du Nigeria et le milliardaire sud-africain Patrice Motsepe ont félicité les chefs d’État encourageant les acteurs du secteur privé reconnu comme étant catalyseur et moteur du développement. « Les dirigeants africains doivent s’assurer que l’infrastructure physique et politique adéquate soit en place pour soutenir la croissance d’entreprises panafricaines plus prospères », a déclaré Tony Elumelu.

Forbes Afriques 2013, il faut le signaler, a consacré la visibilité de Brazzaville après le lancement, l’année dernière, de la revue africaine du groupe Forbes, éditeur de la revue américaine du même nom, créée en 1917. Elle est spécialisée dans les informations économiques et le classement des fortunes. L’édition africaine en anglais Forbes Africa avait été lancée en 2011 à Johannesburg, en Afrique du Sud.

Nestor N'Gampoula