Forces négatives

A défi commun, concept commun, engagement commun. Dans ce qu’ils ont en partage sur le plan sécuritaire, les pays africains membres de la Conférence internationale de la région des grands lacs (Cirgl), ne se privent pas de jouer carte sur table quand ils se retrouvent.

A Brazzaville, au Congo, où ils sont mobilisés depuis une dizaine de jours, ils échangent sur les moyens à mettre en œuvre pour venir à bout des factions armées qui déstabilisent par leurs actions conjuguées les équilibres sur lesquels reposent les Etats.

Leur nom est « forces négatives », en raison justement du fait qu’elles opèrent au détriment de la paix et la sécurité, ne sont en rien mues par la volonté de réconciliation, n’ont cure des souffrances qu’endurent les populations civiles exposées à leurs exactions, n’ont bien souvent aucun projet alternatif de développement.

Sur leur liste « noire », les experts de la Cirgl, qui s’exprimaient le 11 octobre, à Kintélé, dans la banlieue nord de la capitale congolaise, à quelques jours de l’ouverture du 7e sommet des chefs d’Etat (ce sera ce 19 octobre) ont mentionné pas moins de huit mouvements de ces forces négatives.

Ces mouvements qui essaiment dans toute la région sont à l’évidence dans le viseur des gouvernements et constituent une menace transversale quand on observe qu’à leur exemple, d’autres groupuscules violents s’enracinent dans plusieurs autres coins d’Afrique.

Pour mener à bien la lutte contre ces mouvements, il est impérieux que les pays concernés aménagent des stratégies communes. Les sommets du genre de celui en cours en sont l’occasion. Ces stratégies vont des mécanismes de désarment forcé ou non aux campagnes de réinsertion après coup. Elles seront couronnées si les Etats tiennent leurs engagements financiers, si la Communauté internationale en assure un appui conséquent.