Forêts : des autochtones avisés sur les droits d’exploitation

Samedi 21 Avril 2018 - 18:00

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À Ouesso, dans le département de la Sangha, l’Association de défense et de promotion des peuples autochtones (Adppa) a rapporté, le 20 avril, avoir mené une série de séances de sensibilisation aux droits d’exploitation de la forêt auprès des communautés autochtones

L’objectif poursuivi est d'impliquer les communautés autochtones dans le processus de l’Accord de partenariat volontaire (APV) sur l’application des règlementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux (Flegt).« Nous devons nous impliquer dans la gestion durable des forêts, parce qu’il y a beaucoup de nos arbres thérapeutiques qui sont abusivement coupés par les sociétés forestières. Nous avons suffisamment déjà perdu et on n’a toujours rien en retour », s’est plaint Alfred Babana, un autochtone habitant du village Peke.

La prise de conscience des peuples autochtones est liée aux sensibilisations faites par l'Adppa dans la Sangha, un des départements du Congo où l’exploitation forestière est la principale activité économique.

Un autre autochtone, Briscain Mokambi, âgé de 28 ans, se souvient d'avoir reçu le responsable de cette association qui les avait édifiés sur leurs droits mais aussi sur leur implication à la gestion durable des forêts à travers la consultation participative et sur l’élaboration du cahier de charges.

De même, au village Ndzaka, où les Bantous cohabitent avec les autochtones, le président du comité du village, Abus Moukoualaka Moussa, pense qu’à partir du moment où l’Adppa était allée les sensibiliser à l’APV-Flegt, ils ont maintenant des connaissances qui les aident à défendre leurs droits.

« Le jour où une société forestière s’installera ici, nous saurons réclamer nos droits comme on a appris pendant les séances de sensibilisation », a-t-il indiqué. « Nous avons parlé du droit foncier, de la gestion durable des forêts, du partage des bénéfices, de la consultation participative dans l’élaboration du cahier de charges, de la gestion et l’accès aux fonds de développement locaux », a témoigné le chef du village, ajoutant: « On a parlé aussi des lois (le décret 2002- 437 dit d’application du code forestier), de l’utilisation du domaine forestier de l’Etat au droit d’usage, des titres d’exploitation et de la loi n° 05-2011 du 25 février 2011».

Le droit de propriété est applicable à toutes les communautés bantoue et autochtone. Au terme de la séance de sensibilisation, l’association a offert des documents devant permettre à ces communautés de se ressourcer.

Le secrétaire général du village Ndzaka a estimé que les choses vont petit à petit entrer dans l’ordre, avec la création de leur association dénommée « Elongi etali zamba », qui signifie Observateur de la forêt.

Fortuné Ibara

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