Forêts : le FSC et le Congo unis pour relever le défi de la certification forestière

Samedi 25 Avril 2015 - 14:15

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Les forêts du bassin du Congo sont à 50% certifiées grâce au respect des prescriptions des plans d’aménagement que le Congo a mises en place depuis 2001. 2016 reste une date butoir pour que les concessions forestières du ministère du Développement durable soient aménagées

Le défi de la certification forestière sera relevé en collaboration avec le FSC (Forest Stewardship Council), l’un des standards de certification le plus rigoureux sur le plan social et environnemental.

Le ministre du département concerné, Henri Djombo, a signé le 24 avril à Brazzaville, un accord de coopération avec le président directeur général du FSC International, Kim Carstensen. Cet acte d’engagement traduit la volonté du Congo de renforcer la collaboration dans la promotion de la gestion durable des forêts et notamment du commerce responsable de bois.

Une disposition prise car depuis quelques années, le marché international des bois tropicaux est en difficulté. Les principaux consommateurs de l’Europe et de l’Amérique constatent que les forêts tropicales sont en train d’être détruites à cause de l’exploitation forestière légale comme illégale. Les opinions publiques dans ces zones ont commencé à se mobiliser et ont exigé que le bois tropical qui doit être vendu dans leur pays, soit déclaré bois légal ou bois provenant de source gérée durablement.

« Ce bois doit être exploité conformément aux législations en vigueur dans nos pays et dans les espaces forestiers aménagés, c’est-à-dire les espaces où des inventaires ont été réalisés, où l’occupation de sol a fait l’objet d’étude pour prendre en compte les besoins des populations, de la conservation industrielle de bois », a expliqué le conseiller aux forêts, Gregoire Keoua.

Ce processus de vérification du bois légal, s’appelle simplement certification forestière. C’est-à-dire un auditeur agréé vient dans la concession forestière pour constater si effectivement la société forestière respecte les lois en vigueur dans le pays et si cette concession fait l’objet d’un plan d’aménagement.

Actuellement, 2 millions 500 mille hectares de forêts au Congo sont certifiés par le FSC.  Sur les 85% de la superficie totale dédiée à l’exploitation, 32 concessions forestières couvrant 10.585.735 hectares sont sous aménagement dont 4.057.985 hectares disposant de plans d’aménagement.

En attendant que le processus de certification nationale qui est en place aboutisse, le Standar FSC est porté au niveau national. Ainsi, l’accord constitue une base légale de collaboration entre la République du Congo et le FSC, dans l’objectif de la promotion de la gestion durable des forêts, en général et de la certification forestière FSC en particulier.

Le FSC va continuer à convaincre les sociétés forestières pour que celles-ci certifient leur concession forestière selon le standard FSC. Et en termes de résultats, le FSC dans cet exercice de certification gagne de l’argent, mais au plan international, cela permet d’améliorer l’image de marque du Congo qui déjà est considéré comme un leader en matière de gestion durable des forêts.

Par ailleurs, le ministre Henri Djombo a rappelé les propositions faites par lui auprès du FSC, dans le cadre du renforcement de la coopération entre le Congo et le FSA. Il a souhaité qu’elles se traduisent très rapidement dans les faits, notamment la révision de la politique d’association jugée inappropriée ; la révision de certains indicateurs génériques ; le renforcement du standard FSC ; et l’endossement par le FSC des systèmes nationaux de certification développés dans la sous-région.

« Le français devrait être adopté comme langue de travail du FSC, à côté de l’anglais et de l’espagnol, pour prendre en compte le Bassin du Congo », a souligné Henri Djombo, s’adressant à Kim Carsten.

« Nous allons travailler ensemble, afin que de nombreux cadres nationaux, connaissant bien les aspects socio-économiques et écologiques de notre pays, soient bien formés en audit forestier ; cela permettra de diminuer les coûts des audits, tout en maintenant leur qualité », a conclu le ministre congolais.

Nancy France Loutoumba