Formation du gouvernement : Emmanuel Macron demande des gages de bonne volonté à Félix Tshisekedi

Jeudi 14 Mars 2019 - 16:45

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Le président français et son homologue kényan, Uhuru Kenyatta, ont plaidé, ce 14 mars en marge du « One Planet Summit », pour un exécutif d’ouverture en République démocratique du Congo (RDC), « qui donnerait la place à l’opposition et aux camps de Martin Fayulu et Moïse Katumbi notamment ».

Profitant de son passage au Kenya dans le cadre de la quatrième assemblée des Nations unies pour l’environnement, le président  français, Emmanuel Macron, a rencontré quelques-uns de ses homologues africains présents à ce forum, le premier du genre organisé sur le continent. Une manière aussi de boucler en apothéose une tournée africaine qui lui aura permis de scruter quelques possibilités d’investissements sur fond de réchauffement du partenariat entre la France et l’Afrique.

 Le président de la RDC, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui figurait dans l’agenda d’Emanuel Macron, l’a finalement rencontré le 14 mars et échangé avec lui alors que la veille, en soirée, les deux hommes d’Etat étaient les hôtes de leur homologue kényan qui leur a offert un dîner. Une rencontre tripartite qui n’était pas prévue, selon des sources diplomatiques, mais les trois hommes ont voulu aller de l’avant, indique-t-on.  

Ils ont approfondi leurs échanges ce jeudi avec un Félix Tshisekedi réduit en posture d’écoute. Le chef de l’Etat congolais s’est juste contenté de suivre ses partenaires sans faire de promesse, révèlent des sources. Ce qui a fait dire à certains officiels français qu’il a « des équilibres compliqués à respecter ».

Ayant tourné la page à la controverse suscitée par l’élection de Félix Tshisekedi pour laquelle la France avait mis du temps avant de se raviser,  Emmanuel Macron et Uhuru Kenyatta ont trouvé l’occasion de dire tout haut à leur interlocuteur ce qu’ils pensaient de lui. L'ndépendance vis-à-vis de l’ancien président, son prédécesseur, Joseph Kabila, serait la principale recommandation qu’ils lui ont faite tout en l’exhortant à s’affranchir véritablement de la tutelle de ce dernier au moment où  la nomination d’un premier gouvernement est toujours attendue.   

A propos justement de ce prochain gouvernement, Emmanuel Macron et Uhuru Kenyatta ont plaidé pour une équipe d’ouverture « qui donnerait la place à l’opposition et aux camps de Martin Fayulu et Moïse Katumbi notamment ». Pour ce faire, il est attendu de Félix Tshisekedi des gages de bonne volonté afin d'atténuer tant soit peu les contestations qui, aujourd’hui encore, continuent de fragiliser quelque peu son mandat.  

Concernant la Monusco, les chefs d'Etat kényan et français ont opté pour le renouvellement de son mandat qui arrive à terme à la fin de ce mois. « Il faut un dialogue avec l’ONU pour savoir quel rôle elle jouera dans l’avenir. C’est une préoccupation majeure », dit-on à l’Elysée, citant la situation dans l’est, à Beni, ou encore l’épidémie d'Ebola.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Emmanuel Macron, Félix Tshisekedi, Amina Mohammed, Andry Rajoelina et Uhuru Kenyatta, le 14 mars, à Nairobi

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