Formation du gouvernement : un accord FCC-Cach sacrifie l’étape de l’informateur

Jeudi 7 Mars 2019 - 16:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Les deux regroupements politiques se sont mis d’accord, le 6 mars à Kinshasa, sur la nomination du formateur du gouvernement à désigner incessamment.

S’achemine-t-on vers le dénouement de la problématique liée à la désignation d’un informateur chargé d’identifier la majorité parlementaire aux fins de la nomination du prochain Premier ministre ? En tout cas, les derniers signaux émis par le Front commun pour le Congo (FCC) et le Cap pour le changement (Cach) qui, dorénavant, font partie de la nouvelle coalition gouvernementale, permettent d’espérer que très bien bientôt, la situation sera décantée.

En effet, durant trois jours, soit du 4 au 7 mars, les deux regroupements politiques dirigés respectivement par Joseph Kabila et Félix Tshisekedi ont eu des échanges très fructueux quant à la manière de gérer ensemble le pays. Des pourparlers qui ont abouti à la signature d’un accord sur la nomination du formateur du gouvernement.

En fait, les deux plates-formes ont convenu de sacrifier l’étape de la nomination d’un informateur, estimant que la majorité parlementaire s’est déjà clairement établie au terme des législatives du 30 décembre qui ont vu le FCC se tirer avec plus de trois cents sièges. Ces échanges, à en croire le communiqué conjoint signé respectivement par Néhémie Mwilanya (FCC) et Jean-Marc Kabund (Cach), ont permis de confirmer que le FCC détient, « de manière documentée », la majorité absolue à l’Assemblée nationale.

Identification de fait ou conforme à la Constitution ? En tout cas, au niveau de l’Union pour la démocratie et le progrès social, l’on soutient que son secrétaire général, Jean-Marc Kabund, aurait mené, dans les coulisses, des consultations en vue de déterminer la majorité parlementaire. Le communiqué conjoint FCC-Cach publié le 6 mars constituerait le couronnement de ces pourparlers, à en croire le parti de Félix Tshisekedi, le nouvel allié du FCC dans le cadre de la nouvelle majorité gouvernementale.

Une vive polémique dans l'opinion

Cela étant, il ne reste plus qu’à l’autorité morale du FCC, Joseph Kabila Kabange, de choisir dans ses rangs la personnalité qui sera aux commandes du prochain gouvernement et dont le chef de l’Etat  aura la latitude de nommer. « (…) Les deux plates-formes politiques recommandent à l’autorité morale du FCC, président de la République honoraire, d’accomplir les devoirs de sa charge permettant au chef de l’État de procéder à la désignation du formateur du gouvernement », peut-on lire dans le communiqué.

En outre, les deux plates-formes ont affirmé leur volonté commune de gouverner ensemble la République démocratique du Congo, dans le cadre d’une coalition gouvernementale.

L’annonce de la désignation d’un formateur du gouvernement, en lieu et place d’un informateur censé identifier, au préalable, la majorité parlementaire, est au cœur d’une vive polémique dans l’opinion nationale. Si les uns ne trouvent rien à redire sur cette formule qui permet d’aller vite, d’autres stigmatisent son illégalité tout en déniant aux deux plates-formes informelles (FCC et Cach), le pouvoir d’identifier la majorité et d’ordonner au chef de l’Etat de nommer un formateur.

Qu’à cela ne tienne. Une chose est vraie, c’est que la démarche est loin de recueillir l’unanimité. Et, là où le bât blesse, c’est que Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo avait récemment, au détour d’une visite officielle en Namibie, annoncé devant la diaspora congolaise qu’il allait incessamment procéder à la nomination d’un informateur pour dégager la majorité parlementaire. Qu’est-ce qui a bien pu se passer dans l’entre-temps pour qu’il renonce à cette option ? Telle est la question que d’aucuns se posent avec le ressentiment que c’est bien le FCC, majoritaire à la chambre basse du parlement et dans les assemblées provinciales, qui tient le gouvernail de la gestion politique. Un carcan dont Félix Tshisekedi aura du mal à se défaire tout au long de son mandat, tant que les choses resteront en l’état.

Alain Diasso

Notification: 

Non