France : l’exposition Kinshasa chroniques se poursuivra jusqu' au 2 juin

Lundi 25 Février 2019 - 14:30

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L'événement, qui se déroule, depuis le 1er octobre 2018, au Musée international des arts modestes (Miam) à Sète, devait se terminer le 31 mars mais il a été prolongé en raison de son succès, indiquent les organisateurs.

L’exposition « Kinshasa chroniques » regroupe soixante-dix artistes invités qui vivent et travaillent principalement à Kinshasa. Selon les organisateurs, elle propose une approche de la capitale congolaise, troisième ville d’Afrique, née du regard d’artistes dont la pratique est ancrée dans une expérience intime de l’espace urbain. A cet effet, les soixante-dix créateurs (individualités, binômes, collectifs) parlent de Kinshasa, tel qu'ils la voient, la vivent, la questionnent, l'imaginent, etc., à travers le plastique, le verbe et le son.  « La focale est éminemment contemporaine : photographes, vidéastes, performeurs, slameurs, rappeurs, peintres, bédéistes, ils et elles sont presque tous nés après 1980. En cela, l’exposition fait écho à la démographie de Kinshasa, dont la très grande majorité des habitants a moins de 40 ans », indiquent les organisateurs. 

Ces artistes kinois, fait-on savoir, sont engagés dans la recherche de nouvelles manières de dire et d’imaginer la ville, tant formellement qu’éthiquement et politiquement. « Sur fond de déambulation, une traversée de Kinshasa qui mène les visiteurs de quartier en quartier, l’exposition s’articule autour de neuf chroniques. Ces chroniques peuvent être abordées comme on aborderait la ville elle-même, de manière linéaire ou, selon l’intérêt et l’envie de chacun, en faisant des sauts, des impasses, des allers et retours », note-t-on.

Performance, sport, paraître, musique, capital, esprit, débrouille, futur, mémoire, des thématiques diverses mais qui n’ont pas pour autant l’objectif d’offrir une vision englobante de Kinshasa. « Il s’agit plutôt de suggérer des pistes, ou encore des points d’entrée, pour penser l’espace urbain kinois – pistes et points d’entrée inspirés par le travail des artistes eux-mêmes. L’objectif n’est pas non plus de présenter un panorama des arts contemporains à Kinshasa : l’exposition ne se veut en rien un survol. Plusieurs générations d’artistes sont à l’œuvre dans la ville aujourd’hui, qui chacune mériterait une ou plusieurs expositions... Si certains ont déjà exposé hors Congo, la plupart sont encore peu connus au-delà du milieu des arts kinois. C’est une importante lacune que Kinshasa chroniques vise à combler », font savoir les organisateurs.

Dialoguer

L'autre objectif de l'exposition est de dialoguer, via les formes, les thématiques, la scénographie, avec d’autres lieux et initiatives en RDC et ailleurs qui se sont donné pour but d’exprimer la richesse, la complexité de la scène artistique congolaise, notamment la Biennale Picha de Lubumbashi, le collectif kinois Eza possibles et Kin ArtStudio. Kinshasa chroniques s’inscrit dans la continuité de ces précédents rendez-vous et par-là, souhaite contribuer à l’écriture plurielle d’une histoire de l’art urbain congolais. « Dans l’optique, toujours, de dialoguer, les approches proposées dans l’exposition sont celles non pas d’un commissaire individuel, mais d’un collectif de praticiens dont les membres sont issus de domaines divers. Performance, architecture, urbanisme, histoire de l’art, science politique se rejoignent et s’interrogent mutuellement. La visée est non pas de dire la ville de Kinshasa, d’énoncer une ou des vérités la concernant, mais de l’écouter, d’apprendre d’elle », précisent les organisateurs.

A cet effet, indiquent-on, les œuvres regroupées dans Kinshasa chroniques narrent une ville qui a passablement à enseigner à ses consœurs d’Europe et d’Amérique du nord. En matière de formes et de pratiques artistiques et en tant qu’espace de vie. Poly-centralité, poly-fonctionnalité, contigüité, densité, vitalité du commerce de quartier, économie circulaire : ces caractéristiques offrent un terreau de réflexion positif pour faire évoluer les villes au « Nord » vers plus de dynamisme social, de proximité, de fluidité fonctionnelle et de décentralisation de la production urbaine.  L'exposition sera présentée au printemps 2020 à la cité de l’architecture et du patrimoine qui la co-produit.

Kinshasa Chroniques – liste des artistes

DEAMBULATIONS 
— Gosette Lubondo, photographie —Sinzo Aanza, installation —Olivier Kasongo, dit Olikas, photographie —Junior D. Kannah, photographie —Florent de la Tullaye, vidéo —Paul Shemisi et Nizar Saleh Hirji, vidéo —Luc Mayemba, BD 
— Hervé Boliki, BD —Micky Muteba, BD —Rolly Kabuya, BD —Trésor Matameso, dit Papa Divin, BD —André Ditu, BD —Judith Kaluaji, BD —Alain-Piazza Dinsundi, BD —Albert Luba, BD —Kennedy Nzungu, BD —Éléonore Hellio, Bebson Elemba,
Danniel Toya (Kongo Astronauts), installation

CHRONIQUE 1 VILLE PERFORMANCE 
— Julie Djikey, performance photographiée par Pascal Maître —Bebson Elemba, dit Bebson de la Rue, performance photographiée par Sébastien Godret —Michel Ekeba, costume et performance photographiée par Sébastien Godret —Cédrick Mbengi, dit 100% Papier, costume et performance photographiée par Yves Sambu 
— Yannick Makanka Tungaditu, dit Yannos Majestikos, costumes et performances photographiées par Sébastien Godret et Azgard Wenga Itambo —Christian Bokondji, performance photographiée par Renaud Barret —Fabrice Kayumba, dit 
Strombondoribo, performance photographiée par Renaud Barret —Junior Mongongou, dit 10 Bureaux, costume et performance photographiée par Dareck Tubazaya —Eddy Ekete, costume et performance photographiée par Anastasie Langu —Tickson Mbuyi, costume et performance photographiée par Nao Maltese 
— Festival KinAct, vidéo de performances (Eddy Ekete, Tickson Mbuyi, Junior Mongongou, Flory Anass Sinanduku, Widjo Wiyombo)

CHRONIQUE 2 VILLE SPORT 
— Dareck Tubazaya, photographie —Widjo Wiyombo, marionnettes —Rek Kandol, photographie

CHRONIQUE 3 VILLE PARAITRE 
— Yves Sambu, photographie —Jean-Christophe Lanquetin, photographie 
— Amani Bodo, peinture —M’Pambu Bodo Bodo, dit Bodo Fils, peinture 
— Francklin Mbungu, collage

CHRONIQUE 4 VILLE MUSIQUE 
— Jean Bosco Mosengo Shula, dit Shula, peinture —Roger Kangudia, photographie 
— Faustin Linyekula, capture vidéo —Renaud Barret, photographie —Wilfried Luzele, dit Lova Lova, clip vidéo —Fabrice Kayumba, dit Strombondoribo, clip vidéo —Yolande Ngoy, dite Orakle, enregistrement audio —Jean Benoît Bokoli, dit
Micromega, enregistrement audio —Kongo Astronauts, enregistrement audio

CHRONIQUE 5 VILLE CAPITAL(IST)E 
— Sammy Baloji, installation —Georges Makaya Lusavuvu, dessin —Sébastien Godret, photographie —Emani Koto Eko, photographie —Maurice Mbikayi, vidéo

CHRONIQUE 6 VILLE ESPRIT 
— Géraldine Tobe, peinture —Aicha Muteba Makana, performance photographiée par Barry Mody —Éric Androa Mindre Kolo, installation —Mega Mingiedi, installation

CHRONIQUE 7 VILLE DEBROUILLE 
— Cédrick Nzolo, photographie —Dareck Tubazaya, photographie —Isaac Sahani, photographie —Rek Kandol, photographie

CHRONIQUE 8 VILLE FUTUR(E) 
— Kongo Astronauts, vidéo et photographie —Bienvenu Nanga, sculpture 
— Hilaire Balu Kuyangiko, dit Hilary Balu, dessin —Sammy Baloji et Filip De Boeck,
vidéo —Nelson Makengo, photographie

CHRONIQUE 9 VILLE MEMOIRE 
— Magloire Mpaka Banona, documents photographiques

Patrick Ndungidi

Légendes et crédits photo : 

Photos 1,3,4: Des œuvres présentées à l'exposition Photo 2: Quelques artistes congolais lors du vernissage

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