France : remise du Prix des cinq continents de la Francophonie

Jeudi 10 Décembre 2015 - 12:45

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Initialement prévue le 22 novembre à Bamako, au Mali, la cérémonie de remise du Prix des cinq continents de la Francophonie, attribué à In Koli Jean Bofane, s’est tenue en dernier recours au siège parisien de l’OIF le 9 décembre. 

In Koli Jean Bofane et Miguel Bonnefoy encadrant Michaëlle Jean après la remise du Prix des cinq continents au siège de l'OIF à ParisLes participants à l’édition 2015de ce prix ont commémoré, en filigrane, le souvenir des victimes des attaques terroristes de l’hôtel Radisson survenues dans la capitale malienne, vendredi 20 novembre dernier, privant Bamako de la célébration du 10ème anniversaire de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles adoptée à l’Unesco en 2005. A cette cérémonie planait en mémoire le décès d’un des experts  francophones, Geoffrey Alain Dieudonné, fonctionnaire au parlement de la Fédération Wallonie Bruxelles en Belgique, qui a trouvé la mort au cours de cette prise d'otages. Mais comme pour vaincre le combat contre la culture de la diversité, tous les intervenants, tous unanimes, à l’image de Michaëlle Jean, Secrétaire générale de l’OIF, présente à la cérémonie, ont appelé à agir ensemble pour la défense de « la culture de la diversité » ; ainsi, la Francophonie continuera à se mobiliser pour lutter contre ce fléau et cette menace constante qui afflige le monde jusqu’à devoir détruire des manuscrits datant depuis des millénaires.

Belle détermination faisant place aux réjouissances du jour, à savoir: la remise du Prix des cinq continents de la Francophonie. Pour cette édition, le jury a souhaité récompenser « un roman étonnant », Congo Inc. Le testament de Bismarck paru aux Editions Acte Sud. « Sorte d’encyclopédie du Congo, d’un humour tour à tour tendre et féroce, satirique et burlesque sur un sujet inédit : l’Afrique vue par un autochtone géant. Tout y est : la pauvreté, la dépendance, les désastres d’une mondialisation, les fantasmes blancs, les enfants des rues, la migration, la gadgétisation face à la tradition, une vision panoramique des problèmes d’une société exploitée, cela dans une langue puissante qui puise dans tous les registres avec une énergie et une inventivité étourdissante ». L’auteur a confié que son deuxième roman, sous l’inspiration des affres de la guerre dans l’Est de la République démocratique du Congo, appelle l’Humanité à redonner « du sens à la vie, avoir de vrais repères. Cela n’est possible qu’avec la sauvegarde des livres contrairement aux procédés de Boko Haram actuellement ».

Le jury a également décerné une mention spéciale à Miguel Bonefoy (Venezuela) pour son roman Le voyage d’Octavio (Editions Rivages) pour ses grandes qualités d’écriture. « D’une inventivité constante où l’allégresse prend la force du mythe, Le voyage d’Octavio est un périple dans le temps et le territoire d’un Venezuela méconnu. Il insuffle à la langue française tout l’imaginaire latino-américain dans une langue d’une belle exigence poétique où la métaphore et le paradoxe nous donnent à vivre un monde baroque ». A 29 ans, l’auteur a déjà un discours bien rôdé sur son amour sur le français, faisant sienne, la citation de Kamel Daoud, lauréat du Prix des cinq continents 2014 : « le français n’est pas ma langue maternelle moins encore paternelle, mais elle est ma langue fraternelle ».

La Secrétaire générale de l’OIF s’est montrée admirative et élogieuse face à ces deux écritures capables de restituer par les mots, avec discernement,  le monde de nos jours. C’est cette touche que le jury, présidé par Jean-Marie Le Clézio, a voulu récompenser. Rappelons que le Prix des cinq continents a été créé en 2001 dans le but de valoriser des talents littéraires en langue française sur les cinq continents. Il consacre un texte de fiction narratif (roman, récit, nouvelles) d’un écrivain témoignant d’une expérience culturelle spécifique enrichissant la langue française. 
Accueillant tout auteur d’expression française quelle que soit sa maturité littéraire, le Prix des cinq continents de la Francophonie met en valeur l’expression de la diversité culturelle et éditoriale de la langue française sur les cinq continents.

Les deux rives du fleuve Congo sont à nouveau à l’honneur, après Alain Mabanckou en 2004 et Wilfried N'Sondé, en 2006.

In Koli Jean Bofane

Congo Inc. le testament de Bismarck

Editions Acte Sud

Miguel Bonnefoy

Le voyage d'Octavio

Editions Rivages

Antoine Daniel Kongo

Légendes et crédits photo : 

Photo : In Koli Jean Bofane et Miguel Bonnefoy encadrant Michaëlle Jean après la remise du Prix des cinq continents au siège de l'OIF à Paris Crédit photo : Sans

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