France/Distinction : l’ex-diable rouge Christ Kibeloh, lauréat du prix 2017 de l’académie du Bassin d’Arcachon

Mercredi 12 Juillet 2017 - 15:15

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A 22 ans, il invente des vies et raconte les histoires de sa manière particulière. Le Franco-congolais voit son talent couronné, pour la première fois, par l’académie du Bassin d’Arcachon.

Christ Kibeloh entouré de Denis Blanchard Dignac  et deux autres membres de l'Académie d'ArcachonSamedi 8 juillet, à la librairie « les Marquises », Christ Kibeloh s’est vu remettre le diplôme de l’académie du Bassin d’Arcachon. Ce prix créé en 2007 récompense chaque année, depuis 2003, les jeunes auteurs prometteurs.

L’académie d’Arcachon présidée par Denis Blanchard Dignac compte en son sein 24 membres aux activités variées (écrivains, journalistes, photographes, cinéastes, peintres, céramistes ou historiens), mais avec un point commun : ils habitent tous en pays de Buch. L’objectif de l’académie est de recenser et faire connaître tout ce que le Bassin d’Arcachon inspire aux créateurs locaux ou visiteurs, qu’ils soient écrivains, peintres, photographes, musiciens, céramistes.

Le lauréat de la catégorie "jeunes" pour 2017 est l’ancien footballeur international des Diables rouges « U23 ». Il a découvert l’écriture à la suite d’un accident musculaire l’empêchant de poursuivre une carrière sportive qui s’annonçait brillante. Il raconte : « De cet échec est né mon goût pour l’écriture ». Il se plait alors à mettre en scène des personnages et les lieux de sa culture du Congo, pays de « sa tendre enfance ».

Christ Kibeloh, encouragé et aidé par Elodie de Ridder, son professeur de français au lycée Condorcet d’Arcachon, écrit d’abord une nouvelle : « Marie ». C’est l’histoire d’un jeune garçon qui a du mal à s’intégrer à l’université. Cet étudiant rencontre Marie, dont il tombe éperdument amoureux. Hélas, ses sentiments ne sont pas partagés et il sombrera dans un grand désespoir.

Il s'ensuit aussitôt son premier roman: « Rayane, l’orphelin ». L’auteur nous livre l’histoire d’un jeune homme marqué par l’injustice de la vie dans un village sous-développé d’Afrique. Dans ce roman, le jeune auteur se souvient alors des longues marches dans la forêt, des repas pris en commun, des légendes que l’on raconte le soir, ce qui emporte le lecteur dans l’univers magique des conteurs africains. Il y évoque aussi Rayane devenu footballeur, qui vit dans une chrysalide oppressante dont il ne sortira que par un choix difficile.

« J’ai voulu dire que, dans la vie, on peut perdre une chose et en gagner une autre, tel Rayane qui, finalement, sera gagné par son amour pour Alicia, dont la longue chevelure brune l’a fait rêver les soirs de détresse. Avec elle, il cherchera une voie nouvelle ».

Le deuxième roman de Christ Kibeloh s’appelle « Retour en arrière Issa ». Là encore, il s’agit d’un drame qui lui a été inspiré par sa rencontre avec un SDF, qui s’est confié à lui. D’où l’aventure d’Isaa, un adolescent de dix-sept ans, que des circonstances politiques survenues dans son pays d’Afrique feront basculer dans la misère. Mais il se réfugie en France où il trouve à nouveau le bonheur.

« Dans ce second livre, j’ai tenu compte des critiques que j’ai pu avoir pour mon premier roman. J’ai donc fait quelque chose de plus travaillé mais je suis resté fidèle à l’idée que je me fais de la littérature : qu’elle donne de l’espérance mais qu’il faut se battre pour l’obtenir dans un monde où la communication se détériore et où les gens ont peur de l’inconnu ».

Son troisième ouvrage est déjà en préparation ! Ainsi, notre jeune talent du Bassin, étudiant en BTS assistant manager au lycée Maine de Biran de Bergerac en Dordogne, prouve avec talent que la littérature congolaise, dans la lignée de Jean Malonga, premier écrivain congolais, bien loin du Congo a encore de beaux jours devant elle.

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Christ Kibeloh entouré de Denis Blanchard Dignac et deux autres membres de l'académie d'Arcachon

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