Francophonie : Kinshasa se félicite de l’élection de Louise Mushikiwabo

Samedi 13 Octobre 2018 - 15:04

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À l’instar d’autres États africains présents au 17e sommet de la Francophonie qui s'est déroulé à Erevan, en Arménie, la République démocratique du Congo (RDC) a soutenu la candidature de la ministre rwandaise des Affaires étrangères au poste de secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

Erevan, Armenie-Alors qu’au départ personne ne lui accordait la moindre chance de briguer le poste de secrétaire général de l’OIF, eu égard au fossé qui s’est établi entre le Rwanda et la France en rupture diplomatique depuis plusieurs années, Louise Mushikiwabo a surpris plus d’un en créant le consensus autour de sa personne. Depuis le  12 octobre, la ministre rwandaise des Affaires étrangères trône à la tête de l’OIF, succédant ainsi à la Canadienne Michaëlle Jean, malheureuse candidate à sa propre succession qui n’a hélas pu recueillir le soutien de son pays, encore moins du Québec. À l’opposé, Louise Mushikiwabo a réussi à susciter des adhésions massives autour de sa candidature pilotée par le tandem France-Canada ainsi que par l’Union africaine.  Seule candidate face à la sortante Michaëlle Jean lâchée de toute part, elle avait alors tous les atouts pour être portée à la tête de la Francophonie. Elle devient ainsi la troisième personnalité africaine à tenir les rennes de l’organisation, après l’Egyptien Boutros-Boutros Ghali et le Sénégalais Abdou Diouf.

En RDC, on se félicite du choix porté sur la ministre rwandaise des Affaires étrangères. Représentée aux assises de la capitale arménienne par le Premier ministre, Bruno Tshibala, la RDC a bel et bien voté en faveur de Louise Mushikiwabo, rapportent des sources officielles. Le fait que l’intéressée a vu sa candidature recevoir le quitus de l’Union africaine (UA) obligeait forcément les États membres à se rallier à cette position commune. Toutefois, cette adhésion de Kinshasa à la position de l’UA ne peut être perçue comme un soutien à un individu, a tenu à recadrer le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga. Et de préciser que « toutes les décisions qui ont été prises jusqu’à maintenant en matière de désignation de secrétaire général se sont faites dans le consensus, plutôt que par vote formel ».

Une chose est sûre, Kinshasa se reconnaît dans le consensus dégagé autour de Louise Mushikiwabo pour avoir été un des acteurs. S’exprimant à ce sujet, le Congolais Tharcisse Loseke, jadis prétendant à ce poste dont la candidature n'a pas été soutenue à l’échelle nationale, estime que la nouvelle secrétaire générale de l'OIF devra axer son mandat sur trois piliers essentiels, à savoir la promotion de la langue française pour contrer les autres qui prennent de l’extension à l’instar de l'espagnol ; la promotion des cultures connexes à la langue française ainsi que la promotion de la jeunesse et de la femme particulièrement en Afrique. Au-delà de tout ce qui est débité sur l’avènement de Louise Mushikiwabo à la tête de l'OIF, notamment sur le besoin de réconciliation avec Kigali qu’aurait éprouvé Paris, longtemps accusé, à tort ou à raison, d’avoir joué un rôle néfaste dans le génocide rwandais de 1994, Tharcisse Loseke pense que la diplomate rwandaise a le profil requis et sera bien à la hauteur des attentes.           

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Louise Mushikiwabo posant avec le président Joseph Kabila

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