Front commun pour le Congo : le Palu n’est pas partie prenante

Jeudi 5 Juillet 2018 - 18:15

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Le parti d’Antoine Gizenga espère aligner ses candidats à tous les niveaux aux élections du 23 décembre et n'entend pas adhérer à la nouvelle plate-forme placée sous l'autorité de Joseph Kabila. Celle-ci réunit les membres de l’opposition évoluant au gouvernement et ceux de la majorité présidentielle.  

Alors que plusieurs partis et regroupement politiques continuent d’adhérer à la nouvelle plate-forme politique initiée par Joseph Kabila, à savoir le Front commun pour le Congo (FCC), le Parti lumumbiste unifié (Palu) traîne encore les pieds. Cette formation chère à Antoine Gizenga n’est visiblement pas prête à signer la Charte instituant cette plate-forme mais sans pour autant remettre en cause son alliance scellée avec la coalition au pouvoir. Son secrétaire permanent chargé de la jeunesse a poussé l’outrecuidance jusqu’à déclarer que le Palu n’est pas partie prenante dans cette dynamique mise en place par la majorité présidentielle pour autant qu’il entend placer ses candidats à tous les niveaux aux élections du 23 décembre.

Adhérer au FCC équivaudrait, d’après le Palu, à diluer ses ambitions légitimes dans les méandres d’une coalition politique dont il est loin de maîtriser les contours et l’agenda politique. Le risque de se voir noyé dans cette méga structure en tant que force politique et sociale fait redouter les cadres du Palu quant aux dividendes politiques à engranger d’un tel partenariat. Par ailleurs, il est un fait que les relations entre le Palu et la majorité présidentielle ont été mises en mal ces temps derniers du fait des velléités autonomistes.  En effet, le parti d’Antoine Gizenga réclamait, à cor et à cri, une redéfinition de son rapprochement avec le pouvoir.

"S'affranchir d'une plate-forme égoïste"

Joseph Kabila ne pouvant plus se représenter au scrutin à l’issue de son deuxième et dernier mandat arrivé à terme depuis décembre 2016, le secrétaire général et chef du Palu, Antoine Gizenga, avait, dans un récent message, émis le vœu de voir sa formation politique « assumer l’imperium du pouvoir » en RDC. Poussant cette exigence à l'extrême, le Palu avait même invité la majorité présidentielle à soutenir son futur candidat à la présidentielle 2018 par principe de « réciprocité symétrique ».

Aussi le refus du Palu à ne pas signer la Charte du FCC s’inscrit-il en droite ligne de cette prise de position qui symbolise son désir d’affranchissement vis-à-vis d’une plate-forme politique qui ne voit que ses propres intérêts. La majorité présidentielle acceptera-t-elle d’aller aux élections sans cet allié de taille ? Là est toute la question. En attendant, d’aucuns sont d’avis que l’attitude du Palu est une façon de monter les enchères en vue d’une requalification du partenariat avec la majorité présidentielle afin que ses intérêts soient réellement pris en compte.   Concernant la démission de Noël Botakile et son adhésion au FCC, la direction du Palu a déclaré en avoir  pris acte. Elle demande au vice-ministre à l'Agriculture d’en tirer toutes les conséquences en renonçant notamment à son fauteuil gouvernemental et à son mandat de député obtenu grâce au parti.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le siège du Palu à Kinshasa

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