Fusion Airtel Congo-Warid Congo : l’État sera attentif à la qualité des services

Mercredi 16 Avril 2014 - 20:07

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L’achat de Warid Congo en novembre 2013 par le groupe Bharti Airtel est officiel depuis des mois. La fin de ce processus de rapprochement synergique qui fera d’Airtel le plus grand réseau de téléphonie mobile au Congo est attendue impatiemment. Encore faut-il que la société améliore ses services afin d’échapper au collimateur de l’État congolais qui pourrait effectuer une nouvelle mise en demeure après celle de deux mois lancée à tous les opérateurs

Au terme du processus, dont la partie technique, juridique et financière est achevée, Airtel Congo disposera d’environ 2,6 millions d’abonnés. Presque la moitié des utilisateurs de réseaux mobiles. Pour l’heure, c’est dans les coulisses des institutions habilitées que se peaufine l’opération de fusion qui doit garantir la sécurité des salariés des deux sociétés et la qualité des services.

Tout est prêt pour que Warid Congo disparaisse définitivement. Un détail majeur d’ordre juridique semblait retarder le processus : l’avis de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac). Dans une opération de fusion et acquisition dans un pays membre de la Cémac, en effet, la règle communautaire oblige à ce que la commission de la Cémac — présidée actuellement par l’ancien ministre d’État congolais Pierre Moussa — donne un avis favorable. Selon des sources gouvernementales, la Cémac serait d’accord pour que l’opération entame la dernière ligne droite. Il reste donc à officialiser la fusion.

Pour l’essentiel, à côté de la question fondamentale des emplois ciblés qui risquent de disparaître de part et d’autre — à laquelle, d’ailleurs, les syndicats espèrent une issue normale et réglementaire —, la qualité des services reste l’une des principales attentes. En s’arrogeant le million d’abonnés de Warid Congo, Airtel concrétisera-t-il son vœu de voir cette fusion « apporter davantage de valeur aux clients sous la forme de tarifs data et roaming plus accessibles, de produits innovants, d’Airtel Money, de réseaux de classe mondiale et de soin accordé à la relation clients » ?

Pour l’heure, les analyses sont mitigées. Les utilisateurs relèvent des difficultés dans le réseau ces derniers mois. Ce sont d’ailleurs les deux plus grands opérateurs qui sont mis à l’index. Quand ce ne sont pas des appels interrompus, des cartes de recharges impossibles à utiliser, c’est le réseau qui est difficile d’accès, tout simplement. De leur côté, les opérateurs, Airtel et MTN notamment, justifient la dégradation des réseaux sur le territoire national par les travaux en cours dans le cadre de l’introduction de la 3G et sollicitent des délais.

« Nous ne sommes pas contents de la qualité des services des opérateurs mobiles depuis quelques mois », s’est récemment plaint le ministre des Postes et Télécommunications. « Nous ne saurions tolérer qu’au moment où nous sommes en train d’accepter une fusion importante, ce gros opérateur n’ait pas la qualité de service nécessaire dans sa pratique quotidienne », a ajouté le ministre Thierry Moungalla.

En début d’année, l’Agence de régulation des postes et communications électroniques avait convoqué les opérateurs de téléphonie mobile dans le cadre des réunions annuelles. Une mise en demeure de deux mois, en raison de la mauvaise qualité des services et des plaintes enregistrées grâce au service d'écoute des consommateurs 50/50, avait été présentée aux opérateurs. Plus de deux mois se sont écoulés, sans amélioration significative alors que la mise en demeure est arrivée à échéance.

Selon le cabinet du ministre des Postes et Télécommunications, une nouvelle interpellation pourrait avoir lieu pour que, conformément au cahier des charges des opérateurs, les sanctions prévues par les textes soient mises en œuvre.

Quentin Loubou