G5 Sahel : 2,4 milliards d'euros d'aides pour endiguer les violences djihadistes

Mercredi 19 Décembre 2018 - 18:36

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Le financement des partenaires réunis au début de ce mois à Nouakchott, en Mauritanie, va permettre la mise en œuvre d'une quarantaine de projets de développement destinés à endiguer les violences djihadistes dans la vaste zone au sud du Sahara.

À l'issue d'une conférence des formateurs, "les partenaires du G5 Sahel ont fait des annonces de financement pour un montant total de 2,4 milliards d'euros, correspondant à 127 % de l'objectif de mobilisation initial", a indiqué l'organisation régionale.

Le président en exercice du G5 Sahel ( Mauritanie, le Mali, le Tchad, Burkina Faso et le Niger), Mahamadou Issoufou, a déclaré : ''ces engagements de nos partenaires couvrent largement les besoins globaux du programme d'investissement prioritaire". Avant la conférence, le G5 avait estimé à 1,9 milliard d'euros les fonds nécessaires pour financer son Programme d'investissements prioritaires  pour la période 2019-2021 qui vise en particulier les régions frontalières où les djihadistes tirent parti des carences des États pour s'implante.

Grâce à la construction des écoles, des centres de soins et à l'accès à l'eau, les gouvernements espèrent fidéliser des populations déshéritées susceptibles de céder aux sirènes djihadistes. L'Union européenne (UE) a ajouté cent vingt-deux millions d'euros, portant sa participation à huit cents millions d'euros. La France a promis une rallonge de deux cent vingt millions. L'Arabie saoudite a annoncé une aide de cent millions de dollars pour le PIP et de cinquante millions de dollars pour la force conjointe antidjihadiste du G5 Sahel.

Les pays du G5 Sahel avaient déjà annoncé qu'ils prendraient 13% des besoins à leur propre charge. "La sécurité avait pris le dessus sur le développement au sein du G5 Sahel", avait relevé une source diplomatique française, en référence à la force conjointe, réactivée en 2017. "Notre souhait est d'asseoir vigoureusement le second pilier stratégique et décisif de notre action commune, le développement économique et social du G5 Sahel", a poursuivi Mahamadou Issoufou.

Dans un rapport,  les ONG Action contre la faim, Oxfam et Save The Children ont toutefois alerté sur les risques du lien entre sécurité et développement. ''Il est inquiétant de voir que la réponse se focalise sur le développement économique, sans prendre autant en compte les griefs légitimes de la population autour des problèmes de gouvernance, d'inégalités, de distribution des richesses et de justice de genre", dénoncent les ONG.

Noël N'dong

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