G5 Sahel : l’UE va allouer 50 millions d’euros pour la création d’une force conjointe

Mardi 6 Juin 2017 - 12:36

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A la faveur d’une rencontre annuelle entre l’Union européenne (UE) et les ministres des Affaires étrangères du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad), organisée le lundi 5 juin à Bamako, la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a annoncé une aide de 50 millions d'euros (32 milliards de F CFA) destinée à lutter contre la menace terroriste dans cette région.

« L’UE a exprimé son soutien à l’initiative et présenté l’ensemble des appuis qu’elle entend mobiliser. A travers la facilité de paix, 50 millions d’euros vont être alloués » à ce projet, selon un communiqué conjoint rendu public au terme des travaux. Les deux parties ont salué la décision adoptée au dernier sommet du G5, tenu le 6 février dans la capitale malienne, de « création immédiate d’une force conjointe de l’organisation dont le mandat régional est de lutter contre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée et l’immigration irrégulière », souligne le communiqué.

A cette occasion, la diplomate européenne s’est dite « fière » de pouvoir annoncer une contribution de 50 millions d’euros pour soutenir le déploiement de la force conjointe. « Cela va être une contribution qui va arriver vite et qui, j’espère, va montrer la bonne direction aux autres partenaires du G5 Sahel », a-t-elle ajouté.

Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a, de son côté, indiqué que les effectifs prévus pour la force conjointe avaient récemment été doublés, de 5.000 à 10.000 hommes, par les chefs d’Etat du G5 Sahel. « Les chefs d’Etat du G5 Sahel qui se sont réunis à Ryad, il y a juste quelques semaines, ont décidé de porter ces 5.000 hommes à 10.000 hommes, ceci montre vraiment leur engagement parce que c’est un espace qui est très vaste », a rappelé Abdoulaye Diop. Il sied de rappeler que lors du sommet du G7 en Italie fin mai, le président nigérien, Mahamadou Issoufou, avait appelé les grandes puissances et l’ONU à « doter de moyens nécessaires » la force conjointe du G5 Sahel.

En mars dernier, lors d’une réunion des chefs d’état-major du G5 Sahel, les pays membres avaient approuvé un plan prévoyant des effectifs de 5000 militaires, policiers et civils, dont sept bataillons de 650 soldats chacun. Dans ce même élan, le Niger, Mali et Burkina Faso avaient décidé en janvier dernier de créer sur leurs frontières communes une force de sécurisation du Liptako-Gourma –zone à cheval sur les trois pays – qui n’a pas encore été mise sur pied. Elle doit constituer une composante de la future force conjointe du G5 Sahel.

Les pays membres du G5 Sahel sont la cible des attaques djihadistes depuis quelques années. Le nord Mali, par exemple, était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de ces groupes terroristes liés à Al-Qaïda. Ces djihadistes ont été en grande partie chassés de la région par l’intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, et qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les djihadistes. Ces attaques se sont étendues au centre et dans le sud du pays et le phénomène déborde de plus en plus souvent sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.

Rappelons que la décision initiale de création d’une force conjointe remonte au sommet du G5 Sahel en novembre 2015 à N’Djamena, au Tchad.

 

Nestor N'Gampoula

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