Gabon : un mort et quatre Chinois kidnappés dans une attaque de pirates

Lundi 23 Décembre 2019 - 15:55

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Des pirates ont attaqué dans la nuit 22 au 23 décembre quatre navires en rade de Libreville, tuant un commandant de bord gabonais et enlevant quatre employés chinois, d’après les autorités gabonaises.

Le navire qui transportait de la marchandise et des containers sortait de la Pointe-Denis et se dirigeait vers Port-Gentil. Ces attaques sont survenues dans l’estuaire du Gabon, en rade de Libreville, une zone habituellement préservée des incursions pirates bien que située dans le golfe de Guinée, nouvel épicentre de la piraterie maritime mondiale. «Ces attaques ont malheureusement entraîné le décès d’un commandant de bord de nationalité gabonaise et l’enlèvement de quatre employés de nationalité chinoise », a précisé le porte-parole du gouvernement gabonais Edgard Anicet Mboumbou Miyakou.

Les forces de défenses et de sécurité «ont engagé des actions » afin « de sécuriser la zone et de rechercher les auteurs avec la coopération d’Interpol et des organismes sous régionaux », a-t-il poursuivi. Ces attaques, menées à bord d’embarcations rapides par des assaillants non identifiés, se sont produites au mouillage de ces navires auprès de la capitale gabonaise, située sur la rive droite de l’estuaire du Gabon.

Parmi les navires attaqués, deux sont des bateaux de pêche appartenant à l’entreprise sino-gabonaise Sigapêche. Les quatre Chinois enlevés sont des employés de cette société. Le troisième appartient à la société de transport maritime Satram, basée à Port-Gentil au Gabon, pour laquelle travaillait le commandant de bord tué. Le dernier est un cargo, le « Tropic dawn », battant pavillon panaméen.

Le Golfe de Guinée, qui s’étend des côtes du Sénégal à celles de l’Angola en passant par celles du Nigeria, sur 5700 km, est devenu ces dernières années un repaire de pirates et le nouvel épicentre de ce type d’attaques, pillages de navires et kidnappings contre rançons, ravissant la vedette au Golfe d’Aden.

En 2017 déjà, Gallice, une société française de sécurité privée indiquait que le Gabon était exposé à des actes de piraterie maritime pouvant porter atteinte à la sécurité de son territoire. Selon le rapport de Gallice, le développement de l’insécurité dans la sous-région faisait de ce pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac) un potentiel espace de piraterie au regard de sa position géographique. Le parquet de la République et les services compétents se sont mobilisés pour une enquête mais cette attaque met en relief la question de la porosité des côtes gabonaises et l’insécurité qui va avec.

Yvette Reine Nzaba

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