Gambie : la médiation ouest-africaine attendue à Banjul vendredi

Mercredi 11 Janvier 2017 - 12:00

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Les médiateurs de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) dans la crise gambienne, qui devaient se rendre à Banjul mercredi pour faire pression sur Yahya Jammeh de manière à ce qu’il accepte le résultat de l’élection du 1er décembre et renonce à se maintenir au pouvoir, ont finalement décidé de reporter leur mission à la date du 13 janvier.

« A la demande du président gambien Yahya Jammeh, la mission de médiation de haut niveau de la Cédéao menée par le président nigérian, Muhammadu Buhari, a repoussé sa visite à Banjul, la capitale de la Gambie, à vendredi », a annoncé le porte-parole de la présidence nigériane Garba Shehu dans un communiqué. Il a affirmé que malgré le report de la mission, la médiation régionale entendait toujours faire respecter la Constitution gambienne. « Malgré le retard pris, le mandat de la Cédéao sera accompli », a-t-il souligné.

Cette seconde mission de la Cédéao à Banjul, après celle du 13 décembre, sera composée du chef de l’Etat nigérian, Muhammadu Buhari, de son homologue, Ellen Johnson Sirleaf, du Libéria et l’ancien président du Ghana, John Dramani Mahama. Les présidents nigérian et nigérien ont été nommés médiateurs dans la crise politique gambienne par les dirigeants de cet espace communautaire après la défaite de Yahya Jammeh face au candidat de l’opposition, Adama Barrow, qu’il a d’abord concédée, avant de se rétracter.

La médiation de la Cédéao est attendue à Banjul alors que lundi, le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, avait déclaré que le recours à la force pourrait être envisagé en dernier recours pour permettre un transfert du pouvoir. « La violence doit être évitée, mais rien n’est exclu », avait-il affirmé à Abuja, la capitale du Nigeria.

Pour l’heure, et selon le président de la Cour suprême gambienne, Emmanuel Fagbenle, cette juridiction est dans l’impossibilité de statuer sur le recours du chef de l’Etat Yahya Jammeh contre sa défaite électorale face à l’opposant Adama Barrow avant plusieurs mois, faute de juges. « Nous ne pourrons statuer que lorsque la Cour sera au complet, avec l’arrivée de juges attendus du Nigeria et de Sierra Leone dans les prochains mois », a-t-il précisé lors d’une audience sur ce dossier, ajoutant que ces deux pays africains avaient indiqué ne pas disposer de magistrats pour remplir cette mission dans l’immédiat.

Au lieu du 10 janvier comme prévu, l’audience sur le recours du président gambien a été renvoyée au 16 janvier, un ajournement qui devra permettre aux parties au litige de le résoudre pacifiquement avant que la transition entre Yahya Jammeh et Adama Barrow, avant la fin du mandat de l’actuel président prévu pour le 19 janvier.

A ce jour, trois recours ont été déposés à la Cour suprême par le parti de Yahya Jammeh pour contester la victoire d’Adama Barrow et demander l’annulation de l’élection, arguant d’irrégularités dans la comptabilisation des votes et l’organisation du scrutin. Le premier a été déposé le 13 décembre alors que les deux autres l’ont été le 3 janvier.

La Gambie, rappelons-le, traverse une crise depuis que Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 1994, a annoncé le 9 décembre qu’il ne reconnaissait plus sa défaite à l’élection présidentielle du 1er décembre, une semaine après avoir pourtant félicité l’homme d’affaires, Adama Barrow, pour sa victoire.

Nestor N'Gampoula

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