Gambie : le président élu sera investi dans ses fonctions le 19 janvier

Lundi 19 Décembre 2016 - 13:45

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Malgré le refus du chef de l’Etat sortant de quitter le pouvoir, le président élu de Gambie, Adama Barrow, dont le dirigeant gambien Yahya Jammed ne reconnait plus la victoire à l’élection présidentielle du 1er décembre sera investi le 9 janvier prochain, a fait savoir dimanche le président ivoirien, Alassane Ouattara.

 

Le chef de l’Etat ivoirien répondait aux questions des journalistes après avoir voté aux législatives dans son pays. « Adama Barrow sera investi le 19 janvier », à la date normale du transfert du pouvoir », a-t-il précisé. « Nous avons demandé à l’UA (Union africaine) et l’ONU de nous accompagner dans ce processus », a ajouté le président ivoirien.

 Pour lui, toutes les dispositions sont prises pour que le président gambien élu soit investi dans ses fonctions. « Nous sommes engagés et déterminés à appliquer les vœux du peuple gambien d’avoir élu Adama Barrow. Toutes les mesures nécessaires ont été développées, nous ne pouvons les rendre publiques, pour pouvoir faire en sorte qu’il prenne ses fonctions le 19 janvier », a-t-il déclaré. « Ma position a toujours été que les anciens chefs d’Etat doivent pouvoir se retirer paisiblement et ne pas être perturbés s’ils n’ont pas commis de crimes », a poursuivi Alassane Ouattara.

Lors du 50e sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest tenu samedi à Abuja, au Nigéria, l’impasse politique en Gambie avait dominé les travaux. A cette occasion, les dirigeants de cet espace communautaire avaient appelé le président Yahya Jammeh à reconnaître sa défaite électorale, mais ils n’avaient pas énoncé des mesures pour l’obliger à quitter le pouvoir. Les chefs d’Etat et de gouvernement ouest-africains avaient, dans un communiqué final, réitéré leur appel au départ pacifique du leader gambien du pouvoir. Ils avaient notamment appelé Yahya Jammeh « à accepter le résultat du scrutin et s’abstenir de toute action susceptible de mettre en danger la transition et un transfert pacifique du pouvoir au président élu ».

 Par ailleurs, les dirigeants de la Cédéao avaient désigné comme médiateurs dans la crise gambienne les présidents Muhammadu Buhari du Nigéria et son homologue ghanéen sortant, John Dramani Mahama.

Dans son discours, le chef d'Etat du Libéria, Ellen Johson Sirleaf, présidente en exercice de l’organisation régionale, avait souhaité que la Cédéao envisage des mesures de sortie de crise. « Il est désormais important que la Cédéao, lors du sommet, envisage des mesures à préconiser afin de résoudre ce problème avec succès avant le 19 janvier, date constitutionnelle à laquelle le quinquennat du président Jammeh se termine », avait-elle souligné.

En attendant la date butoir du 19 janvier, l’opposition gambienne prévient que Yahya Jammeh sera déclaré « renégat » s’il refuse de céder le pouvoir à la fin de son mandat. « Tout président qui perd sa légitimité constitutionnelle devient un renégat », a déclaré Halifa Sallah, porte-parole de la coalition d’opposition qui a porté Adama Barrow au pouvoir lors de la présidentielle du 1er décembre. « Toute personne qui est un officier militaire ou un fonctionnaire et qui refuse de« servir sous une autre autorité constitutionnelle deviendrait obligatoirement un renégat », a-t-il ajouté.

Avant le sommet de la Cédéao à Abuja, le représentant de l’ONU en Afrique de l’Ouest, Mohammed Ibn Chambas, avait dit sa préoccupation devant « certains développements inquiétants » concernant la situation en Gambie. Il faisait allusion dans un communiqué rendu public avant le sommet d’Abuja de la « prise de contrôle des locaux de la Commission électorale indépendante par l’armée gambienne » intervenue en pleine médiation ouest-africaine. « L’ONU continuera à soutenir vos efforts pour la passation de pouvoir pacifique, le 19 janvier 2017 », avait assuré le représentant des Nations unies.

Le 9 décembre dernier, Yahya Jammeh qui gouverne le pays d’une main de fer depuis 22 ans, avait rejeté les résultats de l’élection présidentielle accordant la victoire à l’opposant Adama Barrow, une semaine après avoir reconnu sa défaite. Quant à son parti, il avait saisi la Cour suprême pour demander l’annulation des résultats du scrutin présidentiel.  

 

 

Nestor N'Gampoula

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