Gambie : le président élu sera investi dans ses fonctions, selon son porte-parole

Lundi 16 Janvier 2017 - 13:00

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Le président élu de la Gambie, Adama Barrow, se trouve actuellement à Dakar, au Sénégal où les autorités du pays ont accepté de l’accueillir à la demande de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao).

Dimanche, Mai Fatty, le porte-parole de cet opposant, vainqueur de l’élection présidentielle gambienne qui se trouve avec lui, a annoncé depuis la capitale sénégalaise que "l’investiture du président élu aura bel et bien lieu comme prévu le 19 janvier ». « Le mandat de Yahya Jammeh (actuel président gambien qui refuse de céder le pouvoir, ndlr) finira le 19 janvier, et, à cette date, commencera le mandat du président élu Barrow (…) Il sera investi et assumera alors sa fonction sans faillir », a-t-il affirmé.

Selon l’Agence de presse sénégalaise (APS) citant une source officielle, « Adama Barrow est à Dakar depuis dimanche » « Le président de la République du Sénégal a répondu favorablement à la demande de son homologue du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf, présidente en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao), en marge du sommet France-Afrique » a précisé l’agence. « Ellen Johson Sirleaf, qui a fait le déplacement dans la capitale malienne en compagnie du président élu de la Gambie, a demandé au chef de l’Etat sénégalais d’accueillir Adama Barrow jusqu’à son investiture prochaine, ce qu’a accepté Macky Sall », poursuit l’APS, soulignant que le président sénégalais a donné son accord « au nom de l’hospitalité sénégalaise ».

En rapport avec la situation qui prévaut à travers le territoire gambien, le chef de l’Etat malien Ibrahim Boubacar Keïta a dit espérer que le président gambien sortant Yahya Jammeh, qui refuse de céder le pouvoir, va comprendre que « la Gambie n’a pas besoin d’un bain de sang ». « Nous avons posé un acte fort. D’abord, nous avons reçu le président gambien élu, Adama Barrow », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse avec le président français François Hollande, à l’issue du 27e sommet Afrique-France tenu du 13 au 14 janvier à Bamako dont Adama Barow était un invité spécial.

« Le 19 janvier, j’ose espérer que la sagesse africaine inspirera notre frère (Yahya Jammeh), que le bon musulman qu’il dit être comprenne l’intérêt supérieur de la Gambie qui n’a pas besoin d’un bain de sang », a insisté Boubacar Keïta, après des menaces de la Cédéao, d’une intervention militaire en Gambie.

Tout compte fait, les 15 pays de cet espace communautaire sont déterminés à forcer Yahya Jammeh à quitter le pouvoir le 19 janvier, après l’expiration de son mandat, pour qu’Adama Barrow soit investi le même jour.

Face à la résistance de Yahya Jammeh qui fait la sourde oreille devant des appels répétés à céder le pouvoir au président élu, beaucoup de gambiens qui craignent le déclenchement de la guerre fuient au Sénégal voisin, selon des sources concordantes. Ils ne sont pas rassurés par la situation politique dans leur pays d’autant que le dialogue interne et la médiation de la Cédéao n’ont toujours pas permis de mettre fin à la crise politique postélectorale.

Pour rappel, notons que la Gambie est plongée dans une crise depuis que Yahya Jammeh a annoncé le 9 décembre qu’il ne reconnaissait plus les résultats de l’élection présidentielle du 1er décembre, une semaine après avoir pourtant félicité Adama Barrow pour sa victoire.

Outre la Cédéao, de nombreux pays et organisations, dont l’ONU, font pression sur Yahya Jammeh qui a saisi la justice pour faire annuler les résultats de l’élection et se dit déterminé à rester président tant qu’elle n’aura pas statué sur ses recours.

 

Nestor N'Gampoula

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