Gambie : Yahya Jammeh limoge douze ambassadeurs

Mardi 10 Janvier 2017 - 11:36

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Le président gambien Yahya Jammeh a limogé douze diplomates qui avaient réclamé son départ du pouvoir après l’élection présidentielle du 1er décembre remportée par l’opposant Adama Barrow.

 

D’après un agent d’un ministère qui a requis l’anonymat, le gouvernement gambien a rappelé ces ambassadeurs après avoir « mis fin à leurs fonctions ». Il s’agit des diplomates gambiens aux Etats-Unis, au Sénégal, aux Nations unies, en Chine, en Russie, en Grande-Bretagne, en Turquie, en Belgique, en Espagne, à Cuba, en Guinée Bissau et en Ethiopie.

« Je ne sais pas pourquoi le président Yahya Jammeh les a limogés, mais je peux vous dire que ce sont les ambassadeurs qui ont félicité le président élu Adama Barrow », a déclaré le même agent. « Ces diplomates avaient adressé fin décembre à Yahya Jammeh une lettre lui demandant de céder le pouvoir », a-t-il ajouté.

Après le scrutin présidentiel, la Gambie traverse une crise née de cette élection du fait notamment du revirement de Yahya Jammeh qui avait dans un premier temps reconnu sa défaite. Il avait même félicité l’homme d’affaires Adama Barrow vainqueur de l’élection selon les résultats proclamés le 2 décembre par la Commission électorale indépendante. À la grande surprise des Gambiens, ce président qui dirige la Gambie d’une main de fer depuis 22 ans avait rejeté ces résultats le 9 décembre et réclamé un nouveau scrutin, en assurant qu’il demeurait président tant que la Cour suprême ne se serait pas prononcée sur son recours qui doit être examiné le 10 janvier.

Depuis lors, son revirement est condamné par la communauté internationale qui le presse à céder le pouvoir au président élu à l’expiration de son mandat le 19 janvier. Plusieurs pays lui demandent en effet de permettre une transition apaisée. Une délégation de la Cédéao s’était rendue à Banjul pour l’en convaincre, mais en vain.

Le 13 décembre dernier, les forces de sécurité avaient fermé le siège de la commission électorale sur ordre des autorités. Et son personnel s’en était vu interdire l’accès, sans explications. Tenant compte de la situation qui prévalait dans ce pays, le président de la Commission de la Cédéao, Marcel Alain Souza, avait évoqué le même mois des décisions « les plus draconiennes » possibles si la diplomatie échouait à ramener Yahya Jammeh à la raison. Il qualifiait l’option militaire de « solution envisageable » afin d’investir Adama Barrow, le président élu dans ses fonctions.

Nestor N'Gampoula

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