Opinion

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Gamineries

Lundi 12 Août 2013 - 9:30

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Soyons clairs dans un domaine qui par définition ne l’est pas, celui du renseignement : tout le monde savait, bien avant que n’éclate l’affaire Edward Snowden – ce jeune Américain qui a rendu publiques les méthodes de surveillance électroniques utilisées par les États-Unis –, que tout le monde épie, écoute, espionne tout le monde. Pratiquée par l’homme depuis qu’il est descendu de son arbre, il y a quelques centaines de milliers d’années, l’espionnite a pris dans le monde présent une ampleur inédite du fait des nouvelles technologies. Et tout indique que le mal ne cessera de s’aggraver quoi qu’en disent les plus hauts responsables des grandes puissances.

Là où le bât blesse, cependant, c’est que désormais les États-Unis et la Russie – qui a décidé d’accueillir temporairement Edward Snowden – se regardent en chiens de faïence, figés dans une attitude de rejet qui rappelle fâcheusement l’époque de la Guerre froide. Exactement comme si la fuite du jeune Américain à Moscou levait soudain le voile sur des pratiques que tout le monde connaissait, mais feignait d’ignorer. Exactement comme si cette trahison mettait en péril la sécurité de l’Oncle Sam alors que l’espionnage, fut-il électronique, n’a jamais permis à quiconque de se mettre à l’abri des mauvais coups.

Souvenons-nous, à ce propos, que l’incroyable machine montée par les Russes pour surveiller le monde à l’époque de la Guerre froide n’empêcha nullement la chute du Mur de Berlin et l’effondrement de l’empire soviétique. Souvenons-nous aussi que les Américains ont été eux-mêmes incapables de prévenir les attentats du 11 septembre qui détruisirent les tours jumelles du World Trade Center à New-York. Le monde moderne est ainsi fait que l’imprévisible né de la folie humaine peut à tout instant se produire et changer le cours de l’Histoire.

Que les « Grands » de ce monde cessent donc leurs gamineries pour se préoccuper enfin des choses sérieuses. Les choses sérieuses, c’est-à-dire l’accession des Nations pauvres au développement durable, la protection de la nature contre les atteintes portées à l’environnement par la suractivité industrielle, la mise en place d’une architecture mondiale de sécurité digne de ce nom. L’énergie, le savoir-faire, l’argent des « puissants » serviraient alors effectivement à quelque chose.

Les Dépêches de Brazzaville

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