Gestion consensuelle du pouvoir : des sons discordants à l'opposition

Jeudi 26 Septembre 2013 - 18:12

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Pendant que certains opposants militent en faveur d’un nouveau gouvernement censé booster le développement du pays, d’autres par contre s’opposent à une telle démarche estimant qu’elle va à coup sûr rompre le consensus national déjà fragile.  

Alors que les concertations nationales ont atteint la vitesse de croisière avec l’harmonisation en plénière des vues dégagées au cours des différents ateliers, il nous revient qu’au groupe thématique « gouvernance, démocratie et réformes institutionnelles », on est encore bien loin d’atteindre le bout du tunnel. Des divergences continuent à se faire jour au sein de ce groupe au moment où se rédige le rapport-synthèse des travaux. Le nœud du problème tourne autour de la gestion consensuelle de l’État qu’une certaine opinion paraît en faire son cheval de bataille. Pour cette frange d’opposants obnubilés par l’envie d’un repositionnement, le forum national devrait impérativement déboucher sur la mise en place d’un nouveau gouvernement qui émanerait d’une nouvelle coalition majoritaire.

La même opposition qui, au départ, avait dénoncé toute perspective du partage du gâteau à laquelle donnaient lieu ces concertations sur fond d’un rallonge du mandat présidentiel, semble se rétracter en plaidant pour la constitution d’un nouveau gouvernement. Ceux qui adhèrent à cette démarche allèguent que cela constitue une alternative plausible afin de booster l’action gouvernementale actuellement en berne sous la conduite de Matata Ponyo. Après évaluation de la situation socioéconomique du pays considéré comme chaotique, d’aucuns parmi les partisans de cette thèse estiment que la justesse recommande un changement d’hommes et de structures afin d’amorcer une dynamique nouvelle en terme d’amélioration du vécu quotidien de la population. Dans la foulée, une rumeur faisant état d’un schéma de partage du pouvoir selon la formule 1+2 a circulé, il y a deux jours, dans les différents sites où évoluent les groupes thématiques.

Une autre frange d’opposants réunis au sein de la  Coalition pour le vrai dialogue (CVD) ont dénoncé un schéma de partage du pouvoir selon la formule 1+2. Pour ce groupe d’opposants qui s’opposent à toute idée de transition, une telle démarche va à coup sûr rompre le consensus national déjà fragile tout en entraînant « la violation de la constitution du 18 février 2006 issue du Consensus de Sun city et du référendum populaire, avec comme conséquence, son abrogation de fait ». En tout cas pour certains opposants qui chargent le bureau de la modération de partialité avec ses idées déjà préconçues, une telle démarche ne passera pas. « Nous disons non à toutes tentatives visant à déstabiliser les institutions légalement établies et qui reculerait davantage un jeune processus démocratique gagné au prix des sacrifices et du sang », entend-on dire du côté des réfractaires à une nouvelle transition.   

Selon Mwenze Kongolo, les espoirs de l’opposition étant déçus au cours de ces concertations qui se sont écartées de leurs objectifs initiaux, il est fort probable que cette dernière quitte le groupe thématique 1. Entre-temps, au niveau de la majorité, on laisse entendre qu‘il n’a jamais été question d’une quelconque gestion consensuelle du pouvoir. Une telle demande de l’opposition, avoue son porte-parole Luzanga Sefhamandu, bloque l’issue heureuse des concertations nationales. Et Luzanga Sefhjamandu de nuancer : « Nous verrons la possibilité d’élargir l’actuelle majorité présidentielle pour que nous soyons plus nombreux ». Il n’écarte donc pas l’éventualité, pour cause de la cohésion politique, d’un rapprochement avec l’opposition dans le cadre d’une coalition gouvernementale.    

Alain Diasso