Gestion des forêts : la Comifac met en oeuvre des outils de calcul

Mercredi 23 Avril 2014 - 16:52

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

À la faveur de l’atelier de validation de la méthodologie régionale pour l’établissement des équations allométriques, les représentants des pays du Bassin du Congo sont en travaux afin d’amorcer le processus destiné à mettre en place des outils stratégiques et techniques performants pour une meilleure estimation de la dimension d’un arbre, et du carbone forestier

Organisé par la Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac), cet atelier, qui se tient les 23 et 24 avril à Brazzaville, permet de finaliser la méthodologie régionale pour l’établissement des équations allométriques (c’est-à-dire des modèles mathématiques permettant de calculer la biomasse d’un arbre en fonction de caractéristiques dendrométriques mesurables de manière non destructive, tels que son diamètre ou sa hauteur). « L’établissement des équations allométriques permettra à tous les pays impliqués d’avoir des modèles mathématiques permettant de calculer la biomasse des arbres. Cela aidera à mieux évaluer le potentiel carbone et drainer d’importants financements internationaux », a déclaré le directeur de cabinet du ministre de l’Économie forestière, Michel Élenga.

En effet, cette méthodologie régionale a pour but de créer des synergies utiles, permettant au Cameroun, à la Guinée équatoriale, au Centrafrique, à la République démocratique du Congo, au Gabon, et au Congo, d’avoir un cadre harmonisé. Cette méthode permettra à long terme, à ces six pays, de renforcer les capacités techniques, de mesure, et de suivi des stocks de carbone.

Ainsi, elle sera un référentiel à toutes les équipes nationales qui effectueront des mesures de biomasse d’arbres sur le terrain et visera à assurer la cohérence de l’ensemble de ces mesures à l’échelle sous-régionale. Elle définira, entre autres, la stratification forestière à l’échelle de l’Afrique centrale, la sélection des strates à échantillonner, la stratégie d’échantillonnage à mettre en œuvre, et la définition des protocoles pour l’élaboration des équations allométriques, y compris les protocoles de mesures de la biomasse des arbres sur le terrain et le traitement statistique des données.

L’objectif de ces assises est de présenter après la définition cette méthodologie aux représentants des exploitants forestiers et des administrations en charge du REDD+ ainsi qu’aux organismes scientifiques menant des recherches sur la mesure et le suivi des stocks de carbone forestier en Afrique centrale.

Dans le but de replacer les enjeux de l’atelier dans leur contexte, les expériences des pays en matière de stratification forestière et d’élaboration d’équations allométriques seront mises à contribution afin de confronter la méthodologie proposée à l’existant, et aux pratiques en cours. Il sera également organisé à ce titre, des séances de questions-réponses, des débats et la validation de ce cadre après harmonisation.

Le Pagef en mal d’atteindre ses objectifs

Sept mois avant la date d’échéance du Projet d’appui à la gestion durable des forêts du Congo (Pagef), le comité de pilotage a tenu sa huitième session, le 23 avril à Brazzaville, en vue d’examiner, de manière approfondie, les mesures soumises par le projet pour achever l’élaboration des premiers plans d’aménagement.

En effet, l’aménagement des concessions forestières constitue l’un des axes prioritaires de la gestion durable des forêts mis en œuvre depuis 2000. « À une année de la fin de ce projet, il est nécessaire de tirer des leçons de manière à ce que les acquis soient consolidés pour le futur et que les faiblesses soient déclinées en mesures correctives. Selon l’engagement pris par les sociétés forestières et les bureaux d’études, la totalité des concessions forestières concernées ne sera aménagée qu’en 2015 », a fait savoir le président du comité de pilotage, Michel Élenga.

Outre la faiblesse des capacités techniques et l’insuffisance des moyens mobilisés par les sociétés forestières concernées, la Pagef est confronté au problème de superposition d’usage des terres, consécutive à l’octroi de permis miniers dans les concessions forestières en cours d’aménagement. Au cours d’une précédente réunion sur l’état d’avancement du Pagef, le président du comité de pilotage avait souligné que les objectifs du projet ne seraient atteints que partiellement. Cette situation est également due au retard pris dans la détermination des limites exactes des concessions forestières, dans l’élaboration des tarifs de cubage, et la faiblesse des capacités techniques des entreprises forestières.

Notons que ce projet a été initié dans le cadre d’un accord entre le Congo et l’Agence française de développement afin de contribuer à la réalisation de l’objectif d’aménagement de l’ensemble des concessions forestières à travers l’appui aux sociétés forestières qui ne disposent pas de capacités financières et techniques adéquates, notamment au sud du Congo.

Josiane Mambou-Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Michel Élenga au cours de l'ouverture de l'atelier. (© DR) ; Photo 2 : Une vue des participants. (© DR)