Gestion et résolution des conflits : le Conseil de sécurité soutient l’initiative de l’UA

Jeudi 28 Février 2019 - 12:30

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Le Conseil de sécurité des Nations unies a salué, le 27 février, dans une résolution, la détermination de l’organisation panafricaine à débarrasser le continent des conflits et à « faire taire les armes » d’ici à 2020.

« Un vent d’espoir souffle aujourd’hui en Afrique », a déclaré la secrétaire générale adjointe des Nations unies aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Rosemary DiCarlo, devant les membres du Conseil. Elle a cité les récentes élections pacifiques et les trêves observées dans les conflits, mais aussi la création d’entreprises, l’accès à l’éducation, la baisse de la mortalité infantile ou bien encore le lancement de la Zone de libre-échange continentale africaine.

Dans sa résolution, le Conseil note l’engagement de l’Union africaine (UA) à « venir à bout de toutes les guerres en Afrique d’ici à 2020 » et se déclare prêt à soutenir la mise en œuvre du Plan directeur de l’UA sur les mesures concrètes à prendre à cet effet. Il appartient essentiellement à l’UA, à ses États membres, à leurs populations et à leurs institutions, y compris leur société civile, de construire une Afrique sans conflits, souligne le Conseil.

Il relève les efforts de l’UA et des organisations sous-régionales, dans le cadre de l’Architecture africaine de paix et de sécurité, pour renforcer leurs capacités et mener des opérations de soutien à la paix sur le continent. Le Conseil souligne, en outre, la « précieuse contribution » des capacités de médiation de l’UA et de ces organisations régionales et sous-régionales.

Dans cette résolution, le Conseil invite l’ONU et l’UA à renforcer leurs efforts pour « coordonner leur action de façon complémentaire » en vue du règlement, de la prévention des conflits et du relèvement post-conflit.

Les questions de gouvernance et de leadership, sources de conflits

Le Conseil a réaffirmé l’importance du rôle des femmes dans la prévention et le règlement des conflits, dans la consolidation de la paix et dans les situations d’après conflit. Il a exhorté l’ONU et l’UA à mener une action concertée pour mettre fin aux violences sexuelles dans les situations de conflit armé et d’après conflit.

Lors du débat, Rosemary DiCarlo a déclaré que l’initiative « Faire taire les armes » requiert la participation de tous. Elle a demandé un rôle accru des femmes aux processus de prise de décision, jugeant aussi cruciale l’édification de sociétés résilientes et plaidant pour des institutions robustes, une bonne gouvernance et un système politique inclusif.

Si la cheffe des affaires politiques des Nations unies a reconnu les progrès accomplis en Afrique, elle a insisté sur les défis qui subsistent, tels que la marginalisation de certains groupes, la corruption ou encore une gestion déficiente des ressources naturelles.

Le Haut-représentant de l’UA chargé de l’initiative "Faire taire les armes" en Afrique, Ramtane Lamamra" a souligné de son côté qu'il restait encore des défis majeurs à surmonter pour permettre au continent de profiter des dividendes de la paix.

Des pays encore pris au piège des conflits

Même si le nombre de conflits violents a considérablement diminué ces dernières années, un certain nombre de pays restent pris au piège de conflits violents, dus notamment à la criminalité transnationale, au terrorisme et à la prolifération des armes légères et de petit calibre.

Selon Ramtane Lamamra, les questions de gouvernance et de leadership restent également une source majeure d’instabilité et de conflit en Afrique. Ces défis soulignent la nécessité de bâtir une forte culture de prévention des conflits, en particulier une prévention structurelle des violences qui va au-delà de la tendance actuelle à la militarisation de la résolution des conflits, a suggéré le Haut-représentant, qui s’est aussi dit convaincu que la paix ne peut pas être réalisée sans le développement et réciproquement, que la paix et le développement ne peuvent aller de pair sans les droits de l’homme et la bonne gouvernance.

Josiane Mambou Loukoula

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