Gestion forestière : plus d'1,7 milliard FCFA pour une assistance technique

Samedi 19 Octobre 2013 - 15:30

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La Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdéac) et l’Agence française de développement (AFD) ont conclu un accord de financement sur une période de trois ans. Cette convention marque le lancement du projet d’appui aux banques et aux opérateurs pour le Financement de la gestion durable des forêts tropicales humides du bassin du Congo (Finfortrop)

Le document a été paraphé le 18 octobre à Brazzaville entre le président de la Bdéac, Michaël Adandé, et le directeur de l’AFD au Congo, Patrick Dal Bello. Ce programme est financé par une subvention de 2,7 millions d’euros (environ 1,7 milliard de FCFA) du Fonds français pour l’environnement mondial, afin de mettre en œuvre un appui technique aux banques de la Cémac et de la République démocratique du Congo (RDC).

En effet, les opérateurs de la filière forêt/bois rencontrent des difficultés d’accès au crédit bancaire pour financer leurs investissements, particulièrement les petites et moyennes entreprises. Tous devraient répondre aux obligations réglementaires de l’aménagement forestier, qui induisent des besoins en investissement.

Parallèlement, les banques ont du mal à financer ce secteur pour des raisons diverses : les conditions de prêts sont souvent inadaptées (taux et garanties demandées trop élevés), la situation financière des entreprises est dégradées, et les banques ont une faible connaissance du secteur.

Par conséquent, le projet vise à favoriser l’accès au crédit des entreprises forestières engagées dans la pratique durables, afin que celles-ci puissent réaliser des investissements nécessaires à leur pérennité et à leur développement.

Préserver la biodiversité du Bassin du Congo

L’objectif général est de préserver la biodiversité du Bassin du Congo, grâce à la promotion des activités d’exploitation forestière. Il s’articule sur deux phases : la première concerne un diagnostic et la seconde portera sur la mise en œuvre de l’accompagnement et des formations auprès des banques et entreprises.

« … la concrétisation d’un projet innovant et donc d’avenir, notamment en ce qu’il aborde une thématique centrée sur une ressource naturelle abondante et renouvelable. Mais également une des causes notoires du faible développement du secteur forestier », a relevé Michaël Adandé.

« La Bdéac qui fait du développement durable un des axes prioritaires de sa stratégie de croissance, trouve là une récompense à ses efforts fournis en vue de participer à l’émergence d’une économie verte viable dans la sous-région Afrique centrale », a ajouté le président de cette institution bancaire.

Selon l’AFD, le Finfortrop s’ajoute aux actions qu’elle soutient depuis plus de vingt ans en faveur des politiques d’aménagement forestier durable dans le bassin du Congo.

« Les conditions d’une expansion des activités économiques du secteur forestier se mettent en place dans plusieurs pays. Dans cette dynamique régionale, les banques ont et auront probablement de plus en plus un rôle majeur à jouer, non seulement pour offrir des solutions de financement aux entreprises, mais également pour dispenser des conseils et inciter de bonnes pratiques d’exploitation durable et de responsabilité sociale et environnementale », a indiqué Patrick Dal Bello.

Des enjeux de diversité économique

Ce projet répond à des enjeux de diversification économique à travers la promotion de l’activité d’exploitation forestière et l’incitation au développement des activités de transformation. La Bdéac jouera un rôle majeur pour sa mise en œuvre.

Le Finfortrop a une dimension sous-régionale. Il bénéficiera aux banques volontaires et aux entreprises des pays de la zone Cémac (Cameroun, Centrafrique, Gabon, Guinée Équatoriale, Tchad, Congo) et de la RDC. L’inclusion de ce dernier pays dans un projet de la Bdéac est fondée sur la vocation de la banque à intervenir dans les autres pays de la Céeac sur des projets promoteurs de l’intégration régionale.

Notons que la signature de la convention de financement s’est déroulée en présence du directeur général de l’économie forestière, Donatien Nzala. Ce dernier, représentant le secteur concerné, a insisté sur la valorisation de la forêt entraînant l’amélioration des conditions de vie des populations.

Les différents volets du Finfortrop

- initier les équipes commerciales et d’analyse financière des banques aux notions de développement durable ;
- améliorer la connaissance des banques du secteur forestier pour qu’elles intègrent les notions essentielles de la gestion forestière durable et du fonctionnement des filières de transformation du bois tropical ;
- permettre aux banques d’avoir une meilleure connaissance des mécanismes de la finance carbone ;
- appuyer les opérateurs de la filière dans la préparation de leurs dossiers de financement pour qu’ils soient conformes aux standards d’exigence des commissions d’analyse des établissements bancaires.

Nancy France Loutoumba