Golfe de Guinée : série d'attaques pirates

Jeudi 19 Novembre 2020 - 11:36

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Après le chimiquier et un pétrolier, au moins trois nouveaux attaques se sont produites ces derniers jours à Cotonou, au Bénin, dans le golfe de Guinée.

La dernière en date est le chimiquier Jane, battant pavillon des îles Marshall. Il a été approché par une embarcation légère avec plusieurs hommes armées, alors qu'il croisait à 70 milles, au sud de la capitale béninoise. Après lui, le Bob Barker, un navire de l'ONG Sea Shepherd, battant pavillon néerlandais, qui a été approché par une embarcation légère avec 7 ou 8 personnes armées à bord, à 116 milles au sud de Cotonou. L’équipage s’est réfugié en citadelle, tandis que des éléments de la marine béninoise, présents à bord, ont effectué des tirs de sommation, obligeant l'embarcation à rebrousser chemin.

le Bob Barker menait des « patrouilles conjointes en mer  » avec la marine béninoise contre des actions de pêche illégales. Un petit chalutier, le Fada 18 avait été arrêté fin octobre. Pour se protéger d’éventuelles attaques de pirates, l’équipage du Bob Barker avait déployé des barbelés et procédé à un certain nombre d’exercices pour réagir rapidement. 

Un deuxième incident va se produire le même jour, à 95 milles du port béninois. Un pétrolier battant pavillon des îles Marshall, La Bohème, a été attaqué par deux embarcations.

L’équipage s’est réfugié en citadelle, tandis que le commandant et l’équipe de pont menaient des manœuvres d'évasion. Les pirates ont été obligés d' abandonner. Ainsi il s'est produit au moins six incidents, en haute mer, en seulement cinq jours au sud du Bénin et du Delta du Niger (Nigeria). Les pirates chercheraient, sans doute, à enlever des marins. Ces attaques qui se sont, pour le moment, soldées par des échecs se poursuivent. 

Yaris, une nouvelle plateforme d'échange d'informations

Dans la région golfe de Guinée, une nouvelle plateforme d'échange d'informations baptisée Yaris est en cours d'installation, a annoncé le Réseau inter-régional pour le golfe de Guinée(GoGIN). Elle vise à renforcer la sécurité et la sûreté maritime sur une large part de la façade atlantique africain. Ce qui devrait permettre de lutter plus efficacement contre la piraterie, selon le réseau, alors qu'une meilleure coordination dans le domaine, entre les pays de la sous-région est vitale.

Les utilisateurs autorisés pourront « partager des informations opérationnelles relatives à un incident en mer, afin d’assurer le suivi et la gestion de la situation de manière collective", indique le projet GoGIN, « partager l’information générale sur les évènements et sur les actualités des centres », « intégrer des données cartographiques, informations géo-référencées et/ou de localisation des navires de diverses provenances », « conduire des analyses », sur la situation maritime, ou encore choisir avec qui partager certaines informations sensibles.

Les premiers centres à être dotés de la plateforme Yaris doivent être le Centre interrégional de coordination, à Yaoundé, le Centre régional de sécurité maritime de l’Afrique de l’ouest(Cresmao), à Abidjan, Côte d’Ivoire et le Centre régional de sécurité maritime de l’Afrique centrale(Cresmac), à Pointe Noire, au Congo.

En juin 2013, les dirigeants des Communautés économiques des États de l’Afrique de l’ouest et de l’Afrique centrale, ainsi que la Commission du golfe de Guinée, réunis à Yaoundé, au Cameroun, ont posé les bases d’une stratégie régionale commune pour lutter contre les actes illicites en mer dans le golfe de Guinée. Elle a permis de créer un Centre de coordination, deux centres régionaux (Cresmac et Cresmao), cinq Centres multinationaux de coordination et un Centre des opérations maritimes, dans chacun des 19 pays.

Le GoGIN, doté d'un budget de 9, 2 millions d'euros par l'Union européenne, cofinancé par la Commission européenne (80%) et par le gouvernement du Danemark (20%), a été mis en œuvre par Expertise France, l’agence française de coopération technique internationale. Le projet doit s’arrêter en avril 2021. La plateforme sera alors transférée aux organisations régionales à l’origine de l’architecture de Yaoundé.

Noël Ndong

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