Gotène

Samedi 22 Février 2014 - 13:47

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« Gotène ne pouvait être que Gotène, rien d’autres que Gotène », affirmait Rémy Mongo-Etsion lors d’un entretien. Cette singularité reconnue à l’artiste décédé il y a un an traduit la marque de la reconnaissance internationale que lui doit le monde. Face à ses œuvres, un an après sa disparition, nous y pensons en questionnant plus qu’hier son itinéraire, l’étrangeté et la complexité de sa peinture, et ce qu’il a osé là où bien peu d’artistes se sont risqués. Il faut dire que surprenant, il l’est. Le surréalisme de son œuvre en fait à certains égards un artiste d’avant-garde, un précurseur sans qu’il le veuille d’un style qui tarde encore à trouver un dauphin.

Une réalité que l’on aimerait voir changer. Certes il n’est vraiment pas facile de juger objectivement sa peinture, et ce malgré la beauté des formes. Et c’est sans doute la chose la plus pénible à accepter. De fait, on s’attache à penser que Gotène est un artiste de musées, de grandes galeries. Irremplaçable. Lorsque l’on possède un Gotène, il vaudrait mieux le conserver jalousement. Puis s’impose l’épineuse question de la transmission et celle de la postérité dans l’art, selon que l’on est un grand artiste-peintre, un chorégraphe, un sculpteur… Artistes et galeristes se joignent à nous dans ce numéro pour rendre hommage, chacun à sa façon, à ce génie congolais, presque philosophe et porteur d'une morale qui, on l'espère, sera un jour objet d’appropriation par les générations à venir.

Meryll Mezath