Gouvernance publique : le nouveau pouvoir de la RDC appelé au respect de ses engagements

Jeudi 31 Janvier 2019 - 15:30

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Réunie dans toute sa diversité à l'occsasion d'un séminaire qu'elle a organisé, le 30 janvier à Kinshasa, la société civile congolaise a exhorté les nouvelles instances du pays à oeuvrer pour l'établissement d'un véritable Etat de droit. 

La rencontre tenue au Cepas, à Gombe, a permis aux associations de base et mouvements citoyens de la République démocratique du Congo (RDC) d’analyser les enjeux de l’heure. A cet effet, les participants ont demandé au nouveau pouvoir établi dans le pays d'améliorer les conditions sociales des citoyens, de renforcer la sécurité des personnes et de leurs biens. Le président de la république, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a également été exhorté à finaliser le cycle électoral, à redistribuer équitablement les ressources nationales et à appliquer une véritable justice, gage de la réconciliation nationale, sans faire la chasse aux sorcières.

La société civile attend aussi du chef de l'Etat et du prochain gouvernement le parachèvement de toutes les recommandations de l’Accord de la Saint-Sylvestre, notamment la décrispation politique, l’ouverture de l’espace politique à la nouvelle opposition constituée, la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion en détention, la facilitation du retour des personnes contraintes à l’exil et la cessation des poursuites judiciaires politiquement motivées.

Aux autres acteurs politiques, la société civile a recommandé le sens élevé de responsabilité, en développant des discours de tolérance, de fraternité et en privilégiant le dialogue dans le règlement pacifique de leurs divergences politiques.

La société civile doit jouer son rôle

Les organisations et mouvements citoyens ont admis avoir payé un lourd tribut tout au long du processus électoral. Aussi sont-ils satisfaits de la paix et la sérénité qui ont caractérisé l’issue de ce processus ayant abouti à l’alternance au sommet de l’État et au renouvellement des animateurs des institutions de la République. La société civile s'est félicitée, par ailleurs, du rôle déterminant qu'elle a joué dans sa diversité, ayant permis un climat apaisé qui a régné avant, pendant et après les scrutins ainsi que lors de la passation historique du pouvoir entre le nouveau président et son prédécesseur, malgré le rôle néfaste joué par la centrale électorale. « Beaucoup d’irrégularités ont été relevées au cours du processus électorale. Et la majorité de ces reproches a été à charge de la Céni », a expliqué, sur ce chapitre, le directeur de l’Institut de recherche en droits humains, Hubert Tshiswaka.

En outre, la société civile a condamné les discours identitaires entendus après la publication du scrutin présidentiel, visant à mettre en péril la coexistence communautaire et la solidarité nationale. Elle a ainsi prôné la retenue de l'ensemble des Congolais afin de préserver « le seul bien commun qu’est le Congo ». Dans le souci de protéger les acquis démocratiques enregistrés, elle a promis de rester vigilante et s’engage à décourager tout acte tendant à plonger le pays dans l’inconnu et à retarder son développement socio-économique.

Par ailleurs, la société civile est appelée à se réorganiser et à proposer rapidement au nouveau président de la République un cahier des charges et de propositions concrètes pour améliorer significativement la gouvernance et satisfaire les besoins de la population. Entre-temps, le soutien des partenaires internationaux de la RDC a été sollicité.

Notons que la tenue de cet atelier a été une initiative du Collectif d’actions de la société civile, de l’Observatoire citoyen de la gouvernance et des droits sociaux et de l’Institut de recherche en droits humains.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Lecture du communiqué final des travaux par Danny Singoma, directeur du Cenadep et coordonnateur de l'Observatoire /Adiac

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