Gouvernement de cohésion nationale : le suspense reste entier

Lundi 16 Juin 2014 - 18:42

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 Attendues avant la fin de la session parlementaire qui s'est achevée le 15 juin, la publication et l'investiture de ce gouvernement sont renvoyées à plus tard.

 

La session ordinaire de mars s’est clôturée le 15 juin à l’hémicycle du Palais du peuple sans que le gouvernement de cohésion nationale ne soit investi. Et pourtant, beaucoup ont parié sur la publication de ce gouvernement au courant de cette session afin de permettre son investiture, ce qui lui donnerait les coudées franches pour être opérationnel. Rien de tel ne s’est passé au grand dam du commun des Congolais qui piaffent déjà d’impatience. Faut-il encore croire à ce prochain gouvernement ? s’interroge-t-on. Selon certains, c’est une histoire à oublier lorsqu’on s’en tient au peu d’empressement qui caractérise la gestion de ce dossier plus de sept mois après la tenue des concertations nationales. Pour d’autres, il n’y a pas lieu de tout renvoyer aux calendes grecques, la formation dudit gouvernement restant toujours d’actualité. Le fait que Joseph Kabila a rappelé le principe de sa mise en œuvre lors de la dernière audience accordée aux envoyés spéciaux de la communauté internationale veut tout dire. C’est qu’il tient à ce gouvernement qui fait partie des recommandations essentielles des concertations nationales.

La patience est donc requise pour les uns et les autres quand bien même elle se fait longue. Lors de la clôture le 15 juin de la session ordinaire de mars, les présidents des deux chambres législatives n’ont été qu’évasifs sur la question, invitant leurs pairs à être en alerte maximale compte tenu des enjeux politiques de l’heure, allusion faite aux récents projets de loi du gouvernement soumis à l’adoption du Parlement portant sur les matières électorales ainsi que sur la révision de quelques dispositions de la Constitution. Une façon de préparer les esprits à la convocation imminente d’une session extraordinaire du Parlement. Entre-temps, motus et bouche cousu sur le gouvernement de cohésion nationale. Dans les cercles politiques, personne n’est au faîte de la bonne information. Même les membres de la majorité considérés comme les mieux renseignés du pays ne se hasardent pas sur ce le terrain. L’actuel Premier ministre lui-même ne sait pas s’il sera maintenu ou pas à son poste.

L’information est verrouillée telle que tout le monde est réduit à l’expectative. Quand est-ce que le chef de l’État qui fait là usage des pouvoirs discrétionnaires lui reconnus par la Constitution va-t-il finalement lever le suspense ? Nul ne le sait. Qui sera le prochain Premier ministre ? Quel sera la configuration de ce gouvernement en termes d’effectifs et de répartition de quota entre opposition, majorité et société civile ?  Quels seront les opposants qui vont figurer dans ce gouvernement en dehors de ceux qui se sont déjà déclarés non partants ? Des questions qui taraudent bien des esprits mais qui demeurent toujours sans réponse. Entre-temps, les ministres démissionnaires gérant les affaires courantes ont déjà perçus leurs indemnités de sortie et continuent de jouir des avantages de la prolongation de leurs mandats au nom de la continuité de l’État.  Les candidats ministrables, quant à eux, n’arrêtent de se bousculer au portillon rivalisant d’ardeur avec des curriculum vitae pompeux.

Des indiscrétions recueillies en haut lieu font état de la révision plus d’une fois des listes transmises au chef de l’État, tant du côté de la majorité que de l’opposition dite républicaine sur fond des noms biffés obligeant les deux camps à revoir leurs copies. À cette allure, pense-t-on, la situation risque de perdurer encore davantage. Peut-être que la session extraordinaire qui s’annonce pourra constituer le déclic tant attendu.

Alain Diasso