Gouvernement : pas de place pour les mauvais gestionnaires !

Mercredi 7 Août 2019 - 16:45

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Les consultations amorcées, depuis près d’une semaine par Sylvestre Ilunkamba pour la formation du gouvernement, viennent d’entrer dans leur phase décisive à partir de ce mercredi 7 août.

Ces tractations revêtent dorénavant un caractère formel et officiel après plus de six mois d’attente du gouvernement. Déjà, ce mercredi, le Premier ministre a reçu Jean-Marc Kabund et Nehemie Mwilanya respectivement chef des négociateurs de Cap pour le changement (Cach) et coordonnateur du Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila. Le chef du gouvernement devrait aussi recevoir la société civile, en attendant de recevoir les listes définitives des deux coalitions. Les consultations vont se poursuivre dans la semaine avec le souci exprimé par le premier ministre d’avoir un exécutif national répondant la vision qu’il a de la République. « Le gouvernement que je vais former sera un gouvernement en harmonie avec les élus et à l'écoute et au service du peuple congolais », a-t-il déclaré dans la foulée de l‘audience accordée aux deux chefs de délégation précités tout en les félicitant d’avoir abattu un travail important sur les bases de formation de ce gouvernement.

Il va sans dire qu’après le dépôt des listes de trois noms que le Cach et le FCC auront à lui présenter pour chaque portefeuille, le Premier ministre aura la latitude de les tamiser, et en concertation avec le chef de l’État, pourra dénicher l’oiseau rare susceptible de répondre aux attentes du peuple congolais en matière de gouvernance. L’opinion intérieure qui tient le Premier ministre à l’œil est en attente des personnalités incarnant la nouvelle classe politique en rupture avec le passé peu glorieux des gouvernements précédents dont les animateurs ont brillé dans la gestion de la chose publique. La Ligue congolaise de lutte contre la corruption et le Réseau des parlementaires africains contre la corruption sont allés même plus loin en confectionnant une liste des personnalités corrompues qui se sont distinguées lors de leur passage au gouvernement, par des détournements et l’enrichissement sans cause. Il s’agit des anciens Premiers ministres, des ministres, des gestionnaires d'entreprises publiques et même des membres de la Céni qui traînent une réputation de mauvais gestionnaires. Les deux organisations ont annonçé l’imminence d’une campagne, à laquelle participera également le Réseau parlementaire de lutte contre la corruption (APNAC), d’ici la formation du gouvernement pour effectivement demander à tous ceux qui ont géré les fonds publics, à travers des projets financés par le gouvernement, de rendre compte. « Durant les dix dernières années, il y a eu beaucoup de projets qui avaient été financés mais dont les résultats sont mitigés », déplorait Ernest Mpararo, président de la Licoco.

En rupture de ban avec la population, ces personnalités sont prises pour cible et leur entrée au gouvernement serait, dans ce cas, très mal perçue au niveau de l‘opinion. Si le président Félix Tshisekedi veut impulser un réel changement, il faudrait qu’il évite de nommer ceux qui sont soupçonnés d'avoir mal géré l'argent public, entend-on dire. « Ça serait une honte s'il recourait encore aux personnes qui ont mal géré pour leur donner des responsabilités politiques. Ça serait vraiment un mauvais signal envoyé à la population, aux partenaires. Ça nuirait même au gouvernement de Tshisekedi », estime Ernest Mparoro.

Une source proche de la présidence allègue même que le chef de l‘État a la latitude d’écarter toute personnalité sur laquelle pèseraient de simples doutes. « S'il est question de moralité, la moralité n'a rien à voir avec la justice. Le chef peut lui-même entreprendre des enquêtes par le biais de ses services pour fouiller dans le passé d'une personne quelconque qui prétend à la gestion de la chose publique »

Alain Diasso

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