Gouvernorat de Sankuru : la candidature de Lambert Mende suscite des remous

Mercredi 13 Février 2019 - 19:00

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Depuis quelques jours, une vive tension s’observe dans la province, à la suite de la candidature du ministre sortant de la Communication et des médias au poste de gouverneur, jusqu’à entraîner mort d’homme.

Lambert Mende Omalanga, le ministre de la Communication et des médias et porte-parole du gouvernement sortant, est au cœur de la tension sociale qui sévit ces derniers temps à Lusambo, le chef-lieu de la province du Sankuru. Depuis qu’il a fait acte de candidature au poste de gouverneur de cette province, l’autorité morale de la Convention des congolais unis (CCU) ne dort plus  paisiblement. Son ambition, somme toute légitime, de tenir les rênes du Sankuru, se heurte aujourd’hui à la résistance d’une fraction de la population déterminée à lui barrer la route. Jusqu’au 11 février, des hommes et des femmes ont multiplié des marches dans la ville pour contester sa candidature qui, d’après eux, est loin d’incarner le profil-type de celui qu’ils veulent voir à la tête de la province.

Une manifestation qui a fait tache d’huile au regard des adhésions massives qu’elle a suscitées auprès d’une population visiblement lassée par les promesses non tenues d’une caste politique plutôt encline à l’enrichissement illicite, loin des préoccupations liées au développement de la contrée.  C’était sans compter avec les inconditionnels du ministre qui ont tenu à répliquer, le lendemain, par une contre-manifestation de soutien. Aux commandes, un député provincial nouvellement élu du territoire de Lodja et membre du CCU, qui aurait pris l’affaire à son compte.

Face aux tergiversations du maire Bernard Nkosso à donner suite à sa requête, l’intéressé a organisé, le 12 février, une marche de soutien à la candidature de Lambert Mende, au grand dam de la mairie prise de court. Une frange de la population acquise à sa cause a déferlé alors dans les rues, affichant un triomphalisme à la limite excessif. La mairie qui envisageait de décaler cette marche afin de permettre un meilleur encadrement des manifestants par les éléments de la police, après deux jours d’intenses sollicitations, a été placée devant le fait accompli. Et ce qui était à craindre est arrivé.     

Dans la foulée de cette activité plutôt osée négociée dans un climat d’extrême tension, des dérapages étaient inévitables surtout avec l’intrusion des inciviques qui ont joué leur partition en mettant de l’huile au feu sur fond de provocation. Des jeunes gens se réclamant pro ou anti Mende, ou encore de Joseph Stéphane Mukumati, le challenger du ministre, ont fini par se rentrer dedans en s’illustrant par des jets de projectiles. C’est sur ces entrefaites que la police est entrée en scène pour tenter de rétablir l’ordre à coup de tirs de sommation. Et dans la mêlée, un adolescent a été atteint par balle, succombant de ses blessures.

Il est fait état d’une dizaine de blessés et de plusieurs maisons incendiées à la suite de ces échauffourées imputées par certaines langues à la garde rapprochée du député précité qui aurait tiré dans la foule. Ce dernier qui nie être membre du CCU se défend et renvoie la balle à ceux qu’il qualifie d’inciviques et qui, les premiers, ont attaqué les militants du Front commun pour le Congo qui, à l’en croire, manifestaient pacifiquement.

Toutefois, d’après  le maire, le policier qui a tiré sur les manifestants est aux arrêts et sera incessamment déféré devant la justice pour répondre de son acte. Aux dernières nouvelles, le calme est revenu à Lusambo et les activités tendent progressivement à reprendre.   

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Lambert Mende Omalanga

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