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Grâce

Mercredi 19 Juin 2019 - 12:20

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Le débat que nous voyons s'engager publiquement sur le statut officiel qui sera très probablement conféré de nouveau à Frédéric Bintsamou, alias "pasteur Ntoumi", pose, du moins nous semble-t-il, la question de la mise en liberté de deux personnalités qui ont défrayé elles aussi la chronique en raison de leur implication dans des complots internes visant à déstabiliser le Congo : le général Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa. Même s'il n'existe, en effet, aucun lien entre ceux-ci et l'homme qui a de nouveau plongé dans le chaos une partie du département du Pool, le fait pour ce dernier de retrouver une position publique ne pourra que relancer un tel débat.

La justice congolaise s'étant prononcée de façon claire sur les fautes commises par Jean-Marie Michel Mokoko et par André Okombi Salissa, seule, aujourd'hui, la grâce présidentielle peut leur rendre la liberté. Et celle-ci n'a rien d'illusoire ni d'utopique, si l'on y réfléchit bien, puisque la volonté affichée de la plus haute autorité de l'Etat est bien de fonder l'unité de notre pays sur des bases solides, en favorisant le dialogue national qui permettra de débattre de tous les problèmes dans un climat apaisé, propice aux échanges de toute nature.

Soit dit en passant, c'est très précisément ce processus que le président de la République a instauré, il y a trois ans, pour mettre fin au conflit qui déchirait à nouveau le sud du Pool et qui menaçait de dégénérer en une nouvelle guerre interne que notre peuple aurait payée au prix fort. Et si l'on remonte vingt ans en arrière, c'est ce même processus qui a mis un terme aux guerres civiles de 1997 et 1998. Convaincre les belligérants de s’asseoir autour d'une même table, amener les autorités traditionnelles à s'engager dans la démarche pour la restauration de la paix, convaincre les églises d’agir elles aussi pour faire baisser les armes a permis de mettre un terme à des conflits apparemment sans issue.

Alors qu'approchent des échéances politiques majeures - 2021 et 2022 -, la libération de ceux qui ont tenté de prendre le pouvoir par les armes et qui ont été condamnés pour de tels agissements enverrait, nous semble-t-il, un signal fort à la communauté nationale tout entière. Un signal de fraternité, de cohésion sociale, d'amitié même que celle-ci recevrait avec soulagement. De logique aussi étant donné le statut qui sera très probablement conféré au « pasteur Ntoumi ».

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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