Grâce présidentielle : six militants de Lucha bénéficiaires d’une remise totale de peine

Le président de la République, Joseph Kabila Kabange, a signé trois ordonnances rendues publiques le 22 juillet après leur lecture à la télévision nationale. Ces ordonnances portent essentiellement sur des mesures de grâce présidentielle à l'endroit d’une catégorie des détenus. La principale accorde une remise de peine totale à six militants du mouvement pro-démocratie Lutte pour le changement (Lucha). Il s'agit de Kabuo Rebecca, Kambala Matshunga, Kasereka Kamundo Melca, Kambale Sivyavuga Serge, Alipenda Balibisire John et Kasereka Muhima. Condamnés en mars dernier à six mois de prison pour « tentative d'incitation à la révolte » pour avoir mobilisé à la veille d’une journée « ville morte » décrétée par l’opposition, ces six militants viennent de passer quatre mois en prison. Deux autres militants pro-démocratie, en l’occurrence Yves Mukwambala de Filimbi et Fred Bauma de Lucha, ne sont pas concernés par cette mesure de grâce, leur procès étant encore en cours.

Les deux autres ordonnances concernent la remise de peine restant à exécuter accordée aux condamnés âgés de 30 ans ou moins et à ceux dépassant 60 ans, mais également à toute personne condamnée à une peine de servitude pénale ou de travaux forcés inférieure ou égale à trois ans. Les condamnés pour viol et atteinte à la sécurité de l’État ne sont pas concernés par cette grâce présidentielle, souligne l'ordonnance. Sachant que la libération des « prisonniers politiques et d'opinion » est l'un des préalables que pose l'opposition pour participer au dialogue national, d’aucuns décryptent ce geste présidentiel comme un signe de dégel et d’apaisement censé déblayer la voie à la tenue effective du forum national tant attendu.